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Pénurie de bois

Construction d'un nouveau bâtiment : une centaine de scieries contactées, sans succès

Xavier Bailly, céréalier en AB à Saint-Symphorien-d’Ozon, a démarré un chantier de construction d‘un nouveau bâtiment destiné à accueillir des chevaux en pension. Les travaux sont à l’arrêt : impossible de trouver du bois.

Construction d'un nouveau bâtiment : une centaine de scieries contactées, sans succès
Xavier Bailly a contacté plus d’une centaine de scieries sans succès, pour trouver des madriers rainurés languettes en douglas.

Installé dans l’Est lyonnais depuis l’été 2020 en production de céréales en agriculture biologique sur une centaine d’hectares, Xavier Bailly, cogérant, avait prévu dès le départ une deuxième activité, celle de la pension de chevaux haut de gamme. « Nous prévoyons la construction d’un bâtiment en bois de 2 500 m² pour accueillir 40 chevaux de compétition dont 26 en box. Le chantier du bâtiment a commencé fin novembre 2020 et nous envisagions qu’il soit opérationnel pour accueillir les chevaux dès le mois de septembre 2021. Malheureusement, les travaux sont à l’arrêt depuis début mars, faute de trouver du bois pour les aménagements intérieurs », indique Xavier Bailly.

Démarches infructueuses

La maçonnerie est effectuée, les rehausses de poteaux installées mais les scieries sont pour l’heure dans l’incapacité de fournir l’agriculteur en madriers rainurés languette afin d’aménager… « Initialement, j’avais pris contact avec une scierie des monts du Forez qui était censée avoir la ressource en douglas destinée aux aménagements intérieurs : box, fond de box et séparations. Or, voilà plusieurs semaines qu’elle n’a pas assez de bois pour satisfaire la demande de ses clients. J’ai téléphoné ensuite à une centaine d’autres scieries en France mais aucune n’est en mesure de répondre à mes attentes faute de matière première. J’ai même contacté des importateurs qui travaillent avec l’Europe de l’Est où des madriers de ce type sont fabriqués, sans succès. »

Face à ce casse-tête, Xavier s’est tourné vers les représentants de la filière bois : Fibois Auvergne et Rhône-Alpes, ainsi que France douglas. « J’ai fini par trouver deux fournisseurs de douglas. En revanche, ils m’annoncent un prix deux fois plus élevé que prévu, à raison de 67 €/ m² contre 32 € au départ ! Pour 20 m3, cela représente un surcoût de 11 000 € pour nous… Quoiqu’il en soit, même si je commande sous peu, je n’aurai pas le bois tout de suite », poursuit le céréalier. Dès octobre, il devra commencer à rembourser le prêt souscrit car le différé de onze mois sera arrivé à son terme et pour l’heure la banque ne lui a pas trouvé de solution.
« Même si je voulais changer de matériaux, les prix des autres matières telles que l’acier et le PVC se sont eux aussi envolés. Je croise les doigt pour que la situation se débloque rapidement pour le bois et que les cours retrouvent des niveaux raisonnables. Pour les bardages, j’ai stoppé les recherches, on verra plus tard.

Emmanuelle Perrussel