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Hydraulique

Un réseau enfin  sous pression

Après l’Association syndicale autorisée (Asa) de Violès-Sablet, c’est au tour de celle de Mollans-sur-Ouvèze, dans le Drôme, de passer son réseau gravitaire en réseau sous pression. Un projet singulier, initié il y a plus de cinq ans, dans le cadre des dispositions à prendre pour assurer le futur de l’irrigation dans la vallée de l’Ouvèze, classée en zone de répartition des eaux (ZRE), avec pour objectif de diminuer les prélèvements, tous usages confondus, de 30 %.


Un projet, deux Asa


À l’origine, l’Asa drômoise souhaitait installer une infrastructure de pompage, un projet « techniquement compliqué économiquement », explique Franck Falcou, directeur du cabinet CA Eau, en charge de la maîtrise d’œuvre des travaux. Rapidement, une autre solution a été envisagée : se connecter avec l’Asa voisine Ouvèze-Ventoux, dans le Vaucluse. « Cela permettait de bénéficier de son débit », poursuit-il.
Cette dernière propose alors de mettre à disposition son prélèvement au pont Saint-Michel, à Entrechaux. « L’idée s’est imposée à nous de participer à ce projet, pour imaginer le futur ensemble et pour le bien de l’agriculture et des administrés », partage Jean-Pierre Dulout, président de l’Asa Ouvèze-Ventoux. Un projet commun avec une dimension particulière, « puisqu’il s’agit de deux départements et deux régions différentes », souligne Franck Falcou. Mieux, cette mutualisation va permettre d’irriguer 240 hectares de terres.


Des prélèvements divisés par dix


Pour le côté technique, « on utilise la charge altimétrique des différents réservoirs de l’Asa Ouvèze-Ventoux, qui bénéficie d’une succession de bassins. Puis, il y a une passation de l’eau entre les deux structures, via une canalisation d’adduction principale. Cela alimente ensuite un réseau de 17 kilomètres de long, équipé de 48 bornes d’irrigation sur l’ensemble du territoire », détaille Franck Falcou.
Les effets bénéfiques vont être rapidement constatés. Déjà, les coûts ont été réduits de 15 %. À terme, les prélèvements devraient passer de 3 millions de mètres cubes à une prévision comprise entre 250 000 et 300 000 m³. Les cinq prises d’eau de l’Asa de Mollans-sur-l’Ouvèze et le Toulourenc, fermées, permettent également des économies d’échelle sans pertes de prestation, donnant ainsi aux deux Asa la possibilité de focaliser les travaux sur les canalisations, sans avoir à acheter de pompes. Ces travaux ont été accompagnés de subventions prises en charge par l’Agence de l’eau, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de la Drôme, la Compagnie nationale du Rhône et l’État.


Un projet nécessaire pour l’avenir


Cette modernisation du réseau et la mutualisation entre les deux Asa ont largement convaincu. À commencer par la chambre d’agriculture de Vaucluse, représentée par Jordan Charransol, son deuxième vice-président. Il a salué la belle réalisation de ce projet : « L’eau est importante et nécessaire. La sécuriser est un bel espoir pour les générations qui vont arriver. Cela assure aussi la pérennisation de l’agriculture, les paysages et les économies des villages ». Même son de cloche pour la chambre d’agriculture de la Drôme et son président Jean-Pierre Royannez : « Sans eau, pas de possibilité de nouvelles productions, d’installation. Il y a ici un vrai projet de territoire, une volonté d’avancer ensemble ».
Maintenant, « deux nouveaux défis attendent les deux Asa pour assurer leur futur », annonce Jean-Pierre Dulout : « Ceux d’organiser et imaginer le rapprochement indispensable pour que les réseaux soient correctement gérés, et garantir une ressource au-delà de 2027 ». 


Capucine Lorain, Vaucluse Agricole

Un réseau enfin  sous pression
CL_VA
L’inauguration des travaux de conversion du réseau gravitaire en réseau sous pression né du travail conjoint entre l’Asa de Mollans-sur-Ouvèze et l’Asa Ouvèze Ventoux s’est déroulée le 26 mai dernier.

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