Agri Emploi 26 : 1 700 salariés chez plus de 500 agriculteurs
Avec un chiffre d'affaires de six millions d'euros et 1 700 salariés, Agri Emploi 26 a franchi deux seuils l'an dernier.

Malgré des difficultés toujours plus importantes pour trouver du personnel, Agri Emploi 26, groupement d'employeurs agricoles de la Drôme, poursuit sa croissance. L'an dernier, son chiffre d'affaires a franchi la barre des six millions d'euros (M€). « Nous sommes en train de devenir le plus gros groupement d'employeurs agricole de France », fait remarquer son directeur Fabien Lambert, en assemblée générale le 12 avril à Valence. En 2022, « Agri Emploi 26 a fait travailler 1 700 salariés (dont 87 en CDI) chez plus de 500 agriculteurs et réalisé 2 423 contrats de travail », résume Fabien Lambert. Une activité avant tout saisonnière, de mai à octobre essentiellement, avec un pic au milieu de l'été.
« Notre groupement continue sa progression puisque 94 nouveaux adhérents nous ont rejoints en 2022 », précise Alain Aubanel, président. Depuis sa création en 2008, l'activité d'Agri Emploi 26 est exponentielle. La preuve que ce groupement d'employeurs répond à un besoin évident des exploitants agricoles adhérents en leur fournissant des salariés tout en les délestant de la gestion du personnel, du recrutement à la fin de contrat. Une solution « clé en main », précise Fabien Lambert. « Nous gardons notre ligne directrice qui nous accompagne depuis le début : être dur à la tâche et positif pour fournir un service RH (ressource humaine - ndlr) de qualité », souligne Alain Aubanel. Le groupement propose également des prestations de paie (1 679 bulletins en 2022) et de recrutement pour les agriculteurs qui souhaitent embaucher en direct.
Sur tous les territoires et toutes les cultures
Avec 2 423 contrats de travail gérés l'an dernier, Agri Emploi 26 a répondu aux besoins de main-d’œuvre de plus de 500 agriculteurs.
Au cours de l'année écoulée, un gros travail a été fait pour améliorer le taux de facturation, réduire de façon maîtrisée la marge du groupement d'environ 0,25 € de l'heure, développer le service paie et participer à des travaux départementaux (formation, insertion…).
De par la diversité des contrats de travail proposés sur la quasi-totalité des territoires drômois, et même un peu en Ardèche désormais, Agri Emploi 26 fait preuve de « résilience », indique son président. Autrement dit, la structure est à même de faire face à des coups durs comme les sinistres climatiques. « Être présents sur tous les territoires et toutes les cultures représente aussi beaucoup de travail, cela a un coût », ajoute-t-il. Il en est de même avec l'évolution du Smic. Chaque mise à jour nécessite beaucoup d'heures de travail pour les treize membres de l'équipe administrative d'Agri Emploi 26, car il faut recalculer de nouveaux taux de facturation, repointer tous les salariés payés plus que le Smic pour s'assurer qu'ils restent au-dessus du seuil légal, contacter chaque adhérent pour obtenir son aval sur une mise à jour du salaire. « Si l'on ajoute que les grilles des rémunérations de la convention collective évoluent avec deux ou trois mois de décalage, notre équipe administrative a dû réaliser ces actions pas moins de sept fois sur l'année écoulée », constate Alain Aubanel.
Une année « charnière »
2023 s'annonce comme « une année charnière », selon le président d'Agri Emploi 26. À l'exception du directeur, l'équipe administrative est transférée sur une nouvelle structure associative baptisée Agri RH 26, une évolution jugée « nécessaire » au regard de l'augmentation des effectifs. Trop à l'étroit dans ses actuels locaux valentinois, Agri Emploi 26 projette la construction d'un bâtiment. Par ailleurs, la structure est impliquée dans la création d'un groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification (Geiq - lire ci-dessous). De plus, « nous souhaitons continuer à proposer des services à prix coûtants », souligne Alain Aubanel. « Tous ces projets impacteront le fonctionnement économique d'Agri Emploi 26 », prévient-il.
En attendant, les comptes de l'année 2022, audités pour la première fois par un commissaire aux comptes, ont été approuvés à l'unanimité. La majorité du résultat, soit 185 000 €, sera ristourné aux adhérents utilisateurs à raison de 0,50 € par heure pour les contrats CDD et de 40 € par bulletin mensuel pour les contrats CDI.
Christophe Ledoux
Insertion et qualification : un groupement spécifique sur les rails

En partenariat avec la FDSEA de la Drôme et Agri Emploi 26, un groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification (Geiq) devrait voir le jour d'ici la fin de l'année. Son objectif consiste à insérer, en les formant, de futurs salariés permanents des exploitations drômoises. L'étude de faisabilité initiée en juin 2022 par Reso-RH, cabinet de conseil et gestion des ressources humaines basé à Valence, conclut que « le projet est viable tant sur le plan organisationnel que quantitatif », a indiqué Méryl Masset. Douze exploitants situés dans un rayon de 50 km autour de Valence ont été consultés ainsi que sept organismes de formation.
Ce projet de Geiq pourrait être une solution à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée sur les exploitations agricoles en valorisant des salariés d'Agri Emploi 26. « Des tractoristes, des ouvriers polyvalents d'exploitation, entre autres, pourraient être formés, assure Dominique Cros, adjointe à la direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités de la Drôme. De plus, ce type de dispositif prévoit une aide au contrat de professionnalisation à hauteur de 6 000 € par an, ainsi qu'une aide à l'accompagnement de 800 à 1 500 €. » Céline Chamoux, directrice de la FDSEA, annonce que « le premier module de formation - insertion devrait être opérationnel début 2024 ».
C. L.