Cours de l’agneau : des niveaux inégalés depuis des années

Une renaissance de la filière ovine française se profile en cette période de sortie de crise sanitaire, avec des prix plus rémunérateurs que les années passées, une hausse des abattages et une concurrence étrangère moins vive. Certes, la consommation de viande ovine au cours des cinq premiers mois de l’année 2021 demeure inférieure de 7 % à celle de 2019, avant la crise sanitaire. Mais dans le même temps l’offre nationale s’est étoffée par davantage d’agneaux abattus en France (+ 6 % /2020 et + 4 % /2019, en volume) alors que les importations de viandes britanniques étaient inférieures de 28 % à leurs niveaux de 2019. Autrement dit, les Français mangent moins de viande d’agneaux mais davantage d’agneaux issus d’élevages français.
Depuis le début de l’année, les cours de l’agneau évolue au gré des périodes de fêtes religieuses mais à des niveaux de prix bien plus élevés que les deux années passées. « A 7,02 €/kg en semaine 27 (se terminant le 11 juillet), la cotation française continue de diminuer de façon traditionnelle en cette période de l’année », analyse l’Institut de l’élevage. Cette cotation survole néanmoins son niveau de l’an passé de 0,47 €/kg et celui de 2019 de 1,11 €/kg. Et tout porte à croire que la tendance va durer. Le marché français de la viande ovine semble s’être durablement contracté, la hausse des importations d’ovins vifs d’Espagne ou de carcasses de Nouvelle Zélande compensant très succinctement la viande qui n’est plus expédiée du Royaume Uni et d’Irlande. En fait, l’Espagne exporte en France une partie des ovins qu’elle ne parvient plus à écouler en Libye. Et la Nouvelle Zélande compense quelque peu la baisse des expéditions de viande vers la Chine (- 13 % en mai 2021 sur un an) en vendant davantage de carcasses en Europe (+ 15 % au Royaume Uni, + 40 % en France). Mais les quantités vendues sont en volume très limitées.