Crédit Agricole SRA : des épaules solides
La caisse régionale du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes (SRA) confirme sa solidité malgré une conjoncture faite d’incertitudes.

Chahutée mais toujours solide. La présentation des résultats financiers de l’année 2023 du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes (CA SRA) par Jean-Pierre Gaillard, son président, a donné lieu à un nouveau satisfecit, mais dans un environnement bousculé. « La conjoncture géopolitique, la guerre en Ukraine, les troubles au Moyen-Orient amènent des dérèglements y compris dans nos territoires, explique le président de la caisse régionale. S’est ajoutée également une situation inflationniste notamment avec l’énergie, puis des décisions de la Banque centrale européenne dans le cadre monétaire et financier. » Des évolutions rapides qui ont concerné la marge d’intermédiation que réalise l’établissement bancaire entre l’argent qu’il va chercher auprès des marchés financiers et l’argent qu’il prête ou rémunère à ses clients. Le produit net bancaire (PNB) se rétracte de 3,9 % « mais c’est un résultat robuste qui confirme la solidité des fondamentaux financiers de la caisse régionale », souligne le représentant régional.
Epargne et précaution
Dans ce contexte, l’épargne est redevenue une préoccupation importante avec la remontée des taux de rémunération. Traduction : un regain d’intérêt et une activité soutenue sur les livrets d’épargne et les dépôts à terme de la part des clients.
Jean-Pierre Gaillard n’a pas oublié d’évoquer l’activité assurance, notamment avec le nouveau dispositif concernant les aléas climatiques. « Notre caisse a été très active avec 450 nouveaux agriculteurs assurés », fait-il remarquer. Un élément donc de satisfaction mais qui reste à faire progresser, car le nouveau dispositif mis en place depuis un an a suscité des méfiances de la part des potentiels assurés.
Difficultés agricoles
La banque régionale est attentive aux derniers évènements agricoles et a suivi de près l’expression de la colère des producteurs. « Plusieurs secteurs sont en difficulté, analyse le président. La viticulture et la lavande dans le sud de la Drôme, la noix en Isère, alors que la filière biologique traverse une passe difficile un peu partout. » En revanche, « la filière laitière n’est pas identifiée comme fragile » au regard de l’analyse des comptes de ses clients.
« Les défaillances d’entreprise ont retrouvé un niveau d’avant Covid », reconnaissent les différents experts bancaires présents, mais concernent surtout le commerce, la grande distribution, le textile et la promotion immobilière.
Proche du territoire
Rappelant la caractéristique de « banque de territoire », Jean-Pierre Gaillard a réaffirmé la volonté de garder les agences déployées partout. « Il peut arriver que l’on en ferme une pour se réajuster par rapport à une réalité locale, mais l’agence reste le point de départ de la relation. » 166 d’entre elles sur 174 ont d’ailleurs été rénovées. Auxquelles s’ajoutent les 220 points relais du Crédit Agricole, une spécificité de fonctionnement tissée avec les commerces locaux qui fonctionnent alors comme une petite agence bancaire locale, notamment pour les retraits d’argent.
Jean-Marc Emprin
Intelligence artificielle : compléter l’humain
Dernièrement, le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes organisait une soirée au sujet de la place que l’intelligence artificielle peut prendre dans le développement des entreprises. On y apprenait que la première utilisation du terme « intelligence artificielle » (IA) remonte à 1956, lors de la conférence de Dartmouth. Ce type d’intelligence devient alors une discipline à part entière, alors qu’Alan Turing travaillait déjà dessus dans les années 1940 dans l’objectif de créer une machine pensante.
Aujourd’hui indissociable du travail dans de nombreux domaines, l’intelligence artificielle interroge, mais fait aussi l’objet de quelques incompréhensions. Une différence existe entre l’IA et l’IA générative, ont expliqué les chercheurs présents. En effet, la deuxième constitue une sous-branche de l’intelligence artificielle, car elle génère du contenu. Elle constitue ainsi une source autonome de contenu mais crée ce dernier à partir de contenus déjà existants.
Selon Lucas Nacsa, fondateur de Neovision, l’IA correspond à un ensemble de systèmes réalisant des tâches pour lesquelles ils ont été conçus. Leur objectif est d’assister l’homme. Outils d’aide à la décision, ils peuvent notamment aider à « caractériser des défauts que l’on ne voit pas », précise Philippe Watteau, ingénieur au CEA de Grenoble. Pour Jean-Baptiste Dimitriou, de Capgemini, « l’intérêt de l’intelligence artificielle est qu’elle est fondée sur l’analyse de datas », ce qui peut être utile pour l’amélioration des chaînes de production.
Si des inquiétudes émergent quant à la place de plus en plus importante que semble prendre l’intelligence artificielle, les chercheurs et ingénieurs réunis affirment qu’il ne faut pas s’inquiéter outre mesure. « Ce sera plutôt un fonctionnement qui changera avec l’émergence de l’IA, nous conserverons des compétences bien humaines, mais elles seront gérées différemment », précise Thibault Cattelani, d’Emocio.
Morgane Poulet