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Tech&Bio

Crise du secteur bio : les coopératives restent résilientes

Même si la moitié des coopératives engagées dans la filière bio ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires, l’écrasante majorité croient au potentiel du bio, selon une enquête réalisée par La Coopération agricole.

Crise du secteur bio : les coopératives restent résilientes
©iStock-RossHelen

Comme les agriculteurs, les coopératives engagées dans la filière bio n’échappent pas à la crise qui frappe le secteur. Selon une enquête menée par La Coopération Agricole à l’occasion du Salon Tech&Bio qui s’est déroulé à Valence, les 20 et 21 septembre, la moitié des coopératives bio ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires début 2023 par rapport à 2022. Pour un quart d’entre elles, leur chiffre d’affaires s’est stabilisé et il n’a augmenté que pour une sur 8. Au final, le chiffre d’affaires des activités bio des coopératives a atteint 2,3 milliards d’euros l’an dernier, mais près de 60 % des coopératives ont dû déclasser une partie de leur production. Toutefois, l’enquête révèle que les coopératives continuent à croire au potentiel bio : 93 % d’entre elles cherchent à maintenir, optimiser ou développer leurs activités dans le bio, contre seulement 7 % qui envisagent de réduire ou d’arrêter leur production.

Coté agriculteurs, un sur deux engagé dans le bio l’est dans une coopérative, soit 30 000, et malgré la crise, ils manifestent une certaine résilience. Selon l’enquête, la moitié des coopératives participantes affirment qu’aucune déconversion n’est envisagée parmi leurs adhérents, avec 3,2 % seulement des sondés qui envisagent une telle démarche. « Cette résilience est attribuée en grande partie au modèle coopératif qui offre aux agriculteurs engagés des garanties, notamment par le biais de la contractualisation, assurant ainsi des débouchés à long terme sur de multiples marchés », note La Coopération Agricole.

Un poids prépondérant 

En 2023, la France compte 800 coopératives et unions certifiées bio soit près de 40 % des 2 100 coopératives agricoles françaises. Elles sont réparties sur l’ensemble du territoire, mais elles sont davantage présentes dans la partie sud : l’Occitanie en recense 195, la Nouvelle-Aquitaine 129, Provence-Alpes-Côte d’Azur 114, les autres régions moins de 100, voire moins de 50, au fur et à mesure que l’on se dirige vers le Nord-Ouest. Présentes également dans toutes les productions, leur poids économique est variable selon les secteurs. Si elles assurent 100 % de la collecte de la luzerne déshydratée bio, 71 % de la collecte des céréales, protéagineux bio, 64 % de la nutrition animale, 66 % des volailles de chair , 57 % de la production porcine et 54 % de celle des ovins, leur présence est moins importante dans les autres secteurs. Les coopératives bio ne contrôlent que 42 % du lait de vache collecté, 40 % de la production d’œufs, 35 % celle de fruits et légumes, 30 % des bovins et 15 % seulement du vin.

Pour sortir de la crise, La Coopération agricole « appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures pour relancer et consolider une filière dont les investissements ne sont pas encore couverts », et à apporter un soutien financier aux producteurs et aux acteurs économiques en difficulté. Elle demande également une mobilisation de la restauration collective pour accroître les débouchés et plaide en faveur d’une communication massive pour mieux mettre en avant les avantages et la qualité des produits bio pour relancer la consommation. 

La rédaction