Des vergers d'abricotiers impactés par la grêle et l'excès d'eau
Grêle et excès d'eau entrainent des pertes de récolte en abricot. Le point avec Régis Aubenas, responsable de la section fruits à la FDSEA de la Drôme.

Des orages de grêle ont déjà touché des vergers cette année. Avez-vous estimé les dégâts ?
Régis Aubenas : « Les orages de grêle ont eu lieu les 30 et 31 mars, sur plusieurs zones. Les dégâts sont très localisés. Au sud de Valence, par exemple, ils sont estimés jusqu'à 70 %, voire 90 % dans certains cas. »
Par ailleurs, l'excès de pluie semble avoir affecté les abricotiers. Avez-vous pu faire un point sur les dégâts ?
R. A. : « Au cours du mois de mars, il est tombé de 180 à 200 millimètres de pluie, avec des épisodes de précipitations très abondants associés à des vents violents. Cela a provoqué une mauvaise pollinisation sur certains vergers, notamment pour ceux où la floraison est tardive, avec un déficit parfois prononcé. Cependant, les variétés à floraison plus précoce ont une charge en fruits correcte, voire optimale. C'est le constat fait à ce jour par des adhérents arboriculteurs de la FDSEA. »
Que doivent faire les arboriculteurs sinistrés ?
R. A. : « Pour ce qui concerne les épisodes de grêle, pour les non-assurés, il est indispensable qu'ils signalent leurs dégâts sur la plateforme mise en place par la DDT afin de recenser les zones touchées et les dégâts. C’est la première étape pour ouvrir un dossier de reconnaissance et pouvoir ainsi demander la mise œuvre du fonds de solidarité national (FSN).
Pour ce qui concerne les pertes de production liées aux excès de précipitation en mars, pour les assurés multirisques climatiques (MRC), je les invite à déclarer leur sinistre auprès de leur assureur au titre de l'excès d'eau ayant entrainé une mauvaise pollinisation/fécondation. Quant aux non-assurés MRC, comme pour la grêle, ils doivent déclarer le sinistre sur la plateforme mise en place par la DDT. »
Vous demandez donc que le FSN soit activé pour les dégâts liés à l'excès d'eau ?
R. A. : « Au niveau de la FDSEA, nous avons effectivement saisi les services de l’État pour obtenir l’activation du fonds de solidarité national, tant pour la grêle que pour les pertes de production liées aux excès de précipitation en mars. Dans l'hypothèse d'une reconnaissance départementale, ce dont je ne doute pas, le dossier sera ensuite transmis à la commission nationale chargée de l’orientation et du développement des assurances garantissant les dommages causés aux récoltes (Codar). Ce n'est qu'avec son avis favorable que le FSN pourra être activé. La FDSEA 26 reste pleinement mobilisée. »
Propos recueillis par Christophe Ledoux