Accès au contenu
 Droit rural

Enregistrer son bail écrit en droit rural

Même si l’enregistrement du bail n’est plus une obligation légale, il reste une précaution utile.

Enregistrer son bail écrit en droit rural
©Adobe-Stock

Au moment d’établir un contrat de bail rural, certaines précautions doivent être prises afin de protéger aussi bien le bailleur que le preneur à bail. L’une de ces précautions consiste à établir le bail par écrit pour être validé par les deux parties.
Question : L’enregistrement d’un bail écrit est-il obligatoire ?
Non, l’obligation d’enregistrer les baux écrits a été supprimée par une loi du 30 décembre 1998. Cependant, il demeure judicieux d’envisager volontairement cette démarche, notamment pour les baux sous seing privé.
Pourquoi envisager l’enregistrement d’un bail sous seing privé ?
Bien que l’enregistrement ne soit plus une obligation légale, il confère des avantages non négligeables. Tout d’abord, il permet d’attribuer une date certaine au bail. En pratique, cela signifie que le contrat aura une valeur juridique reconnue à une date précise, ce qui peut être crucial en cas de litige. Par ailleurs, l’enregistrement permet de bénéficier d’un taux réduit sur les droits de mutation si vous décidez d’acquérir le bien loué plus de deux ans après l’enregistrement du bail.
Quel est l’impact d’un bail non enregistré ?
Un bail non enregistré, bien qu’il soit parfaitement valide entre les parties signataires, n’est pas opposable aux tiers. Cela peut poser des problèmes en cas de cession du bien. Si le nouveau propriétaire n’a pas connaissance de l’existence du bail (sauf si celui-ci est mentionné dans l’acte de vente ou si l’acquéreur en avait connaissance), il pourrait conclure un nouveau bail avec un autre exploitant, générant ainsi des conflits d’exploitation.
Quels sont les risques pour le preneur en cas de non-enregistrement ?
Un bail sous seing privé non enregistré offre peu de protection juridique au preneur. En cas de contentieux avec un tiers, notamment lors de la vente du terrain, le preneur pourrait se retrouver dans une situation délicate, où son bail pourrait ne pas être reconnu.
Est-il vraiment nécessaire d’enregistrer un bail ?
Bien que les services d’enregistrement rappellent souvent que cette démarche n’est pas obligatoire, elle est vivement recommandée, surtout pour les baux portant sur des parcelles de grande importance (en termes de superficie ou de localisation stratégique). Pour un coût fixe de 25 € (article 739 du code général des impôts), l’enregistrement apporte une sécurité juridique et une transparence essentielle.
Où enregistrer un bail rural ?
Pour effectuer l’enregistrement du bail rural par le biais d’un acte sous seing privé, il convient de se rendre au centre des impôts dont dépendent les terres ou les bâtiments à vocation agricole concernés.
Délai d’enregistrement d’un bail rural
Pour que l’enregistrement du bail rural puisse être validé, la partie procédant à cet acte doit le faire dans le mois suivant la signature du contrat. Cette démarche peut aussi être effectuée au cours du mois suivant l’entrée en jouissance des terres ou immeubles loués.

Conclusion : une précaution utile
En résumé, même si l’enregistrement n’est plus une obligation légale, il reste une précaution utile. Il renforce la sécurité du preneur et clarifie la situation juridique du bail, notamment en cas de transfert de propriété. 

Le service juridique rural de la FDSEA 26, Nathalie Kotomski