Accès au contenu
UNIFA

Face à l’appauvrissement  des sols, l’industrie mise  sur la qualité

L’appauvrissement des sols, l’avancée des connaissances (biostimulants, vie microbienne des sols) et la chute de la consommation incitent l’industrie de la fertilisation à miser plus que jamais sur la qualité, c’est-à-dire à répondre de façon précise aux besoins des plantes.

Face à l’appauvrissement  des sols, l’industrie mise  sur la qualité
Les acteurs de la fertilisation ont pour ligne commune : « le bon engrais, en bonne quantité, au bon moment, au bon endroit ». ©iStock

«Plus de 30 % des sols mondiaux et environ 70 % des sols européens sont considérés en mauvaise santé. La dégradation de leur santé peut ainsi avoir un impact à long terme sur la sécurité alimentaire mondiale et sur la biodiversité ». Telle est la situation décrite par l’Union des industries de la fertilisation (Unifa).
Le bon engrais, au bon moment, au bon endroit
Les acteurs de la fertilisation, « experts de la santé des sols », ont pour ligne commune « le bon engrais, en bonne quantité, au bon moment, au bon endroit ». Les membres de l’Unifa « ont fait le choix de travailler ensemble pour répondre de façon complémentaire aux besoins des plantes », commente Delphine Guey, présidente de l’Unifa. Ainsi, parmi les 35 entreprises membres de l’Unifa, les différents secteurs que sont les engrais (organiques, minéraux, organo-minéraux), les amendements et les 
biostimulants, vont travailler davantage en synergie avec les centres de recherche, les laboratoires et les instituts techniques pour mettre au point des innovations. Par exemple pour savoir quel type d’engrais minéraux ou d’amendements est le plus adapté au mélange avec des fumiers. Cette combinaison des différentes disciplines de la fertilisation est appelée par l’Unifa la « fertilisation associée ». Plusieurs solutions innovantes ont été menées collectivement par des entreprises : amélioration de la mise à disposition d’éléments minéraux et organiques dans le sol qui stimulent l’activité microbienne des sols, procédés de fermentation qui permettent de développer les micro-organismes.

Fertilisation plus fine

La fertilisation plus finement adaptée aux plantes est permise par les progrès des connaissances, comme l’agriculture de précision et les biostimulants. Ces derniers sont apparus dans les années 1970-1980, précise Jean-François Ducret, président de la section « biostimulants » à l’Unifa (section qui représente déjà la moitié des membres). On s’est rendu compte que des éléments comme le calcium « sont non seulement des nutriments mais aussi des remèdes contre des maladies ». Les biostimulants ne sont pas des pondéreux : « un à deux litres par hectare peuvent suffire », ajoute-t-il. Ce secteur en croissance (10 à 12 % par an) est en pleine évolution, parce que les entreprises et les chercheurs (tels ceux de l’Inrae de Dijon) trouvent de nouvelles molécules sources de biostimulants. Nés dans les cultures végétales spécialisées (viticulture, arboriculture, maraîchage), les biostimulants s’étendent peu à peu aux grandes cultures.

Actuagri

Moins de volumes, plus de valeur ajoutée 

Les produits de la fertilisation fabriqués en France pèsent de moins en moins lourd : il y a 40 ans, l’industrie française couvrait 60 % de la consommation. Maintenant elle n’en représente plus que 40 %. Mais la consommation s’est elle aussi fortement contractée : en 30 ans, la France a réduit de 49 % sa consommation d’engrais. Cette évolution s’est poursuivie durant la campagne 2022-2023 clôturée en mai dernier, 9,1 millions de tonnes de fertilisants, toutes catégories confondues, ont été livrés, soit une chute de l’ordre de 15 % par rapport à la moyenne des trois dernières années. Avec une forte baisse des engrais minéraux et une forte hausse des engrais 
organiques. Quant aux engrais azotés décarbonés, fabriqués à partir d’hydrogène issu de l’électrolyse de l’eau, ils sont déjà commercialisés en Europe du Nord et le seront en France dès 2024, selon Delphine Guey.