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Bio

L’agriculture biologique : parlons-en !

La chambre d’agriculture de la Drôme a organisé une journée départementale intitulée « l’agriculture biologique, parlons-en ! ». Objectif : réaffirmer les atouts de ce mode de production.

L’agriculture biologique : parlons-en !
S’agissant des avantages de la certification AB, les producteurs bio mettent en avant « la pérennité des exploitations, l’amélioration de l’image et la confiance des clients ». Quant aux freins, ils se disent confrontés « à la concurrence internationale, aux difficultés d’accès aux systèmes d’aides ainsi qu’au manque d’harmonisation entre les cahiers des charges ».

« Cela fait plus de 25 ans que la chambre d’agriculture de la Drôme est engagée dans le développement de la bio et elle compte maintenir cet engagement politique en consacrant 10 % de ses effectifs à ce mode de production », a souligné le président de l’établissement consulaire, Jean-Pierre Royannez, en ouverture d’une « journée bio » organisée le 6 avril avec le soutien de la Région et du Département. Contexte sanitaire oblige, avant les visites de terrain (voir ci…), les intervenants de la matinée se sont succédé lors d’une conférence en ligne. Christel Nayet, conseillère spécialisée, a fait un point sur le développement de l’agriculture biologique (AB) en Drôme. Au classement national, « la Drôme est le deuxième département en nombre de producteurs (plus de 1 400) et le quatrième pour les surfaces bio (53 000 ha), a-t-elle indiqué. Les conversions sont progressives, ce qui permet un meilleur accompagnement. » De plus, la présence de nombreux transformateurs et distributeurs permet de valoriser, en circuits courts et longs, la grande diversité des productions bio drômoises.

Produire bio : motivations et freins

La présentation d’une enquête de Bureau Veritas, organisme certificateur pour plus de 19 000 opérateurs, a permis de cerner les motivations et les freins dans l’engagement à produire bio. « La protection de l’environnement, la préservation de la santé et le partage des valeurs de la bio constituent les principales motivations des 270 répondants de tous âges et d’un large panel de productions », a expliqué Arthur Sillan, responsable d’affaires. Interrogés sur les avantages de la certification AB, ils mettent en avant « la pérennité des exploitations, l’amélioration de l’image et la confiance des clients ». Quant aux freins, les producteurs bio se disent confrontés « à la concurrence internationale, aux difficultés d’accès aux systèmes d’aides ainsi qu’au manque d’harmonisation entre les cahiers des charges ». Chez les consommateurs, les prix plus élevés des produits bio et le doute sur le fait qu’ils soient réellement bio constituent aussi des freins. Pour donner ou redonner confiance aux consommateurs, des évolutions sont jugées indispensables comme communiquer sur les modes de production et les contrôles, la localisation des produits… « A l’avenir, d’autres certifications devraient devenir incontournables : l’origine locale, le bien-être animal, l’argument santé », a ajouté Arthur Sillan.

L’essor fulgurant de la grande distribution

L’étude présentée par Adrien Petit, directeur du Cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes, montre l’« essor fulgurant de la grande distribution sur les parts de marché des produits bio (55 %) au détriment des magasins spécialisés (28 %) ». Une évolution qui s’explique, notamment, par le renforcement de l’offre bio en grandes surfaces. Chez les distributeurs spécialisés, Biocoop reste leader, suivi par Naturalia et La Vie Claire. « La croissance de ces enseignes se structure par l’ouverture de magasins sur des surfaces plus grandes, plus aérées », a noté Adrien Petit. En juillet 2020, la France comptait 751 000 magasins proposant du bio.

Les produits les plus vendus restent de loin les fruits et légumes mais les produits frais (yaourts, fromages…) et ceux de l’épicerie sucrée (biscuits…) progressent. Dans une moindre mesure, le non-alimentaire croît également (hygiène, cosmétiques...). « Le bio est entré dans toutes les sphères de la consommation », a fait remarquer Adrien Petit. A noter encore, l’accélération du e-commerce (+ 50 % de croissance en 2020) et l’essor des circuits courts sous l’effet des confinements liés à la Covid-19. 

En conclusion de cette matinée, François Monge, élu de la chambre d’agriculture de la Drôme en charge de l’agriculture biologique, a rappelé l’appui proposé aux producteurs (voir notre édition du 8 avril). Et comme l’avait fait Jean-Pierre Royannez à l’ouverture, il a incité les agriculteurs à se rendre au Salon Tech&Bio, les 21, 22 et 23 septembre à Bourg-lès-Valence.

Christophe Ledoux

Ppam bio : la Drôme se démarque

« Sur les 7 500 ha de plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Ppam) que comptent la Drôme, 30 % sont en bio, a indiqué Cédric Yvin, conseiller spécialisé à la chambre d’agriculture. Le département représente ainsi 77 % des surfaces de Ppam bio d’Auvergne-Rhône-Alpes. »

Lors de son intervention, Cédric Yvin a tracé quelques perspectives : en lavande et lavandin pour des débouchés d’huiles essentielles bio, en thym pour l’herboristerie bio en sec ou encore en Ppam diversifiées bio commercialisées en circuits courts. « L’origine France est très recherchée et les marchés sont porteurs. Mais le risque de saturation est réel », a-t-il prévenu.

C. L.