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Plan d’urgence contre le chômage

L’agriculture est concernée

Les mesures du plan d’urgence contre le chômage présentées le 18 janvier au Conseil économique, social et environnemental (CESE) par le président de la République s’appliquent à l’agriculture.
L’agriculture  est concernée

Le Fafsea, fonds d'assurance formation des salariés des exploitations et entreprises agricoles, souhaite inciter les petites entreprises de moins de 10 salariés à franchir le pas de l'embauche. « Plus de 9 entreprises sur 10 adhérentes au Fafsea ont moins de 10 salariés. Et malgré leurs besoins de main-d'œuvre, ces petites structures sont souvent réticentes à recruter un salarié, craignant les complications et le poids administratif de cette démarche », indique Jean Promé, le directeur de la délégation régionale du Fafsea Auvergne Rhône-Alpes. Pour les aider à lever ces appréhensions, le Fafsea vient justement de mettre en place, à titre expérimental pendant un an, un dispositif d'aide à la formation lors d'une embauche.

Un dispositif d'accompagnement

« Les partenaires sociaux du Fafsea, représentants des salariés et des employeurs, se sont mis d'accord pour tester un nouveau dispositif pour accompagner les chefs des petites entreprises qui emploient un salarié », explique Claire Merland, représentant les employeurs. Ce dispositif, appelé AEF pour accompagnement de l'effort de formation, s'adresse à toutes les entreprises de moins de 10 salariés adhérentes au Fafsea qui vont embaucher une ou plusieurs personne (s), en CDD d'au moins 6 mois ou en CDI. « Dans ces entreprises, le point faible est souvent la gestion des ressources humaines, explique Jean Promé. L'AEF a été conçue pour accompagner les employeurs dans ce domaine. »
Une formation personnalisée
En demandant l'AEF, le chef d'entreprise va recevoir une aide financière de 1 600 euros et pouvoir bénéficier des conseils et de l'appui d'un prestataire extérieur qui va l'aider à mieux définir le profil du candidat à l'embauche, à formaliser les compétences nécessaires pour occuper le poste à pourvoir et bâtir un plan de formation en interne. « L'objectif de ce dispositif est d'optimiser au mieux l'intégration du salarié dans l'entreprise. La transmission de l'expérience n'est pas toujours facile et il est important d'avoir un apport extérieur, un regard neuf », précise Claire Merland. Dans le cadre de l'AEF, le nouveau salarié bénéficiera d'une formation en interne de 200 heures, dispensée par le chef d'entreprise ou une personne référente désignée par l'employeur. Jean-Paul Niogret, le représentant des salariés au Fafsea regrette que cette aide ne soit pas ouverte à toutes les entreprises, y compris à celles de plus de 10 salariés, et qu'elle ne soit pas conditionnée à la signature d'un CDI mais il reconnaît que, « pour le salarié, c'est toujours un plus de bénéficier d'une formation ».
Le dispositif est ouvert jusqu'au 30 septembre 2016. La liste des prestataires est sur le site du Fafsea : www.fafsea.com 

C. D.

 

Pour en savoir plus : Contacter le Fafsea par mail : rhonealpes@fafsea.com auvergne@fafsea.com
ou par téléphone au 04 72 37 95 75.

 

 

Tribune / Le point de vue de Jérôme Volle, président de la commission emploi à la FNSEA.

Compte pénibilité : “ Ne pas effectuer de déclaration pour le moment ”

Nous sommes déçus, profondément déçus. Alors que le président de la République n’a de cesse d’insister sur le développement de l’emploi, tout est fait pour mettre des bâtons dans les roues et décourager les employeurs. Exemple emblématique, le compte pénibilité. Le gouvernement n’a pas respecté la parole donnée : nous attendons toujours de vrais assouplissements sur le dispositif du compte pénibilité.
Nous sommes dépités, complètement dépités. Après des mois de rencontres, d’explications, d’argumentations, de mises en situation, le gouvernement n’a toujours pas pris la mesure de l’inapplicabilité du compte pénibilité dans nos exploitations agricoles.
Nous sommes en colère, très en colère. Par la parution des décrets, sans aucune concertation, le 31 décembre dernier, le gouvernement ferme la porte à toute discussion. Dès le démarrage, la FNSEA a fait preuve de responsabilité, reconnaissant le caractère pénible de certains travaux mais demandant la mise en œuvre de solutions collectives à même de sécuriser les employeurs, et appelant à la modification des critères d’appréciation de certains risques. Rien n’a bougé. Aujourd’hui, le compte pénibilité est légalement effectif. Sans qu’aucune des questions soulevées par la FNSEA n’aient de réponses : imprécision du facteur postures pénibles, appréhension du travail saisonnier, mise en œuvre du facteur agents chimiques, coût financier… Le décalage entre les déclarations et les faits n’est plus admissible. Face à ce constat édifiant, il est temps que le gouvernement assume ses responsabilités. Quant à nous, nous allons prendre les nôtres. Comme d’habitude.
Nous invitons ainsi tous les employeurs à ne pas effectuer de déclaration pour le moment. La loi autorise les employeurs à rectifier leur déclaration jusqu’au 30 septembre. Nous allons utiliser ce laps de temps pour continuer à mettre la pression sur le gouvernement et tenter d’obtenir les modifications indispensables. Nous ne lâcherons rien face à un compte pénibilité qui n’est qu’une charge administrative et financière pour l’économie française qui n’améliore en rien les conditions de travail des salariés, ce qui, pour la FNSEA, reste le vrai sujet.