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TECHNOLOGIE

La variation continue pour les télescopiques

Plusieurs constructeurs proposent désormais la transmission à variation continue sur leurs machines. Une technologie plus proche de l’hydrostatique que de la vraie CVT , au sens où l’entendent les tractoristes.

La variation continue pour les télescopiques

La transmission hydrostatique des télescopiques a souvent été décriée dans le monde des constructeurs qui lui opposait son manque de rendement. La plupart des ventes s'orientaient alors vers une transmission mécanique avec convertisseur de couple qui était jugée plus puissante et plus apte au transport, d'autant plus quand il était rajouté un doubleur powershift. Le constructeur Merlo, entre autres, n'a jamais dérogé à son choix pour l'hydrostatique.

Une vario hydraulique

Depuis quelques années, la plupart des constructeurs de télescopiques proposent à leur catalogue une transmission qu'ils appellent indûment à « variation continue ». Elle n'a pourtant rien de commun avec la dérivation épicycloïdale de la vitesse de sortie d'un arbre de boîte, au sens où le conçoivent les tractoristes.
Ces transmissions dites « vario » ne sont en fait que des transmissions hydrostatiques dotées d'un deuxième moteur hydraulique qui se débraye automatiquement au-delà de 18 ou 20 kilomètres à l'heure grâce à des embrayages multidisques pilotés par l'électronique. À basse vitesse, ce deuxième moteur à grand-angle de plateau, 45 ° et à pistons radiaux fournit du couple à la machine pour des travaux lourds tels que le chargement. Cette technique a été introduite chez la plupart des constructeurs, à commencer par Claas, dès 2005. L'hydraulique venait alors de chez Sauer-Danfoss. Manitou emprunte sa transmission « M Vario plus » à ZF, alors que Kramer, le nouvel arrivant sur le marché du télescopique, bien que constructeur pour Claas jusqu'en 2017, va chercher son hydraulique chez le Waltersheid.

Transmission hydrostatique contre mécanique, le débat n'est pas fini

Les deux techniques continuent à cohabiter entre une transmission mécanique powershift et une hydrostatique, voire encore avec une hydraulique dite vario. Les arguments des uns et des autres n'ont pas fini de s'opposer. Le constructeur JCB a mis tout le monde d'accord en présentant au Sima 2017, ce qui lui a d'ailleurs valu une distinction, une transmission qui combine les deux systèmes, mécanique et hydrostatique, la « Dualtec VT ». Cette transmission fonctionne en mode hydrostatique jusqu'à 19 kilomètres heure et passe automatiquement en mode mécanique à trois rapports au-delà de ce seuil, jusqu'à une vitesse de 40 kilomètres heure. Le tout étant piloté par l'électronique, le conducteur ne s'aperçoit de rien. 

Roland Saint Thomas