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Machinisme

Le marché de l'agroéquipement résiste à la crise sanitaire

Selon Axema, le marché a plutôt bien résisté à la crise de la Covid-19. Les perspectives pour 2021, bien que maussades, ne semblent pas inquiéter le secteur. 

Le marché de l'agroéquipement résiste  à la crise sanitaire

Le président de l’Association française des acteurs industriels de la filière des agroéquipements et de l’agroenvironnement (Axema), Frédéric Martin, a d’emblée résumé l’ambiance du marché de l’agroéquipement en France : « Nous vivons une crise de services plutôt qu’une crise de l’industrie ou de l’agriculture », a-t-il déclaré, le 13 octobre au cours d’une conférence de presse.

« Inattendu et inespéré » 

Dans les faits, le secteur a accusé le coup entre la mi-mars et la mi-avril avec un recul de ventes et l’arrêt de plusieurs unités de fabrication occasionnant du chômage partiel pour 10 000 des 26 000 salariés du secteur. « Puis, nous avons eu un fort rattrapage à partir du mois de mai et tout l’été », a expliqué David Targy, responsable du pôle économique d’Axema. Alors que les professionnels tablaient sur une baisse d’environ 10 à 15 %, le recul du chiffre d’affaires total du marché du neuf ne devrait « atteindre que 5 %, soit 5,8 milliards d’euros (Md€) » en comparaison de l’année 2019 qui avait été une année record, avec 6,1 Md€. Pour Jean-Christophe Régnier, président de la commission économique de l’association, « c’est inattendu et inespéré. C’est la troisième meilleure année après 2013 et 2019 ».

2021 sera plus compliquée

« Pour 2021, l’année sera plus compliquée mais la baisse devrait être contenue », a estimé David Targy. Selon un sondage réalisé auprès de leurs adhérents, 7 % d’entre eux s’attendent à une baisse de chiffre d’affaires à deux chiffres, 47 % à une baisse comprise entre 2 et 9 %, 40 % jugent qu’ils maintiendront l’activité et 6 % que leur chiffre d’affaires va croître. « Parmi ces 6 %, beaucoup ont vécu un choc financier en 2020 et tablent fort logiquement sur un renversement de situation », a en substance expliqué David Targy. Frédéric Martin identifie deux facteurs majeurs au recul prévu du marché : « d’une part, la détérioration de la conjoncture dans les grandes cultures et la vigne et, d’autre part, l’aspect cyclique du marché ».

L’impact du plan de relance 

Selon lui, la baisse du marché pour 2021 serait comprise dans une fourchette entre 5 et 10 %. En effet, Axema ne peut, à l’image de nombreux secteurs d’activité, évaluer aujourd’hui le contexte sanitaire qui va immanquablement peser sur l’économie agricole. Axema a aussi du mal à évaluer l’impact du plan de relance sur la filière. Certes, 250 ME sont fléchés vers les agroéquipements, dont 135 concernent les aides à l’investissement pour que les agriculteurs s’inscrivent plus dans une démarche agroécologique. Mais les critères ne sont pas définis. « Nous collaborons actuellement avec les services de l’Etat pour définir les catégories de matériels qui seront éligibles dès janvier 2021 », a assuré Alain Savary, directeur général d’Axema. 

C. S.