Accès au contenu
Equipement

Le pont avant suspendu apporte confort et sécurité

Ces dernières années, l’offre optionnelle en ponts avant suspendus s’est généralisée dans le catalogue des tracteurs interlignes à cabine. Panorama des technologies proposées par les constructeurs.

Le pont avant suspendu apporte confort et sécurité
La suspension du pont avant s’ajuste au poids sur l’avant du tracteur de manière à conserver le maximum de course, en montée comme en descente. © Fendt

En 2005, Fendt était le premier constructeur à proposer un pont avant suspendu sur les séries 200 V, F et P. Depuis, les principaux constructeurs de tracteurs ont suivi. La grande majorité d’entre eux utilisent un pont avant monobloc, avec un point d’accroche (deux chez Case IH et New Holland) et d’articulation sous la transmission ou entre la transmission et la base de la cabine, et deux vérins de suspension situés à l’avant ou à l’arrière du pont. Ceux-ci sont connectés à deux ou trois boules d’azote. En complément, un système de bielles ou de bridage limite la course verticale, mais également transversale du pont. Seul, Same Deutz-Fahr se distingue avec un système à double triangulation, la suspension des deux demi-essieux étant pilotée indépendamment de chaque côté.

Plus de confort et moins de secousses en cabine

Le principal argument des ponts avant suspendus est le confort. La course offerte par les vérins de suspension (7 à 11 cm selon les marques) permet de gommer les aspérités du sol. « Aujourd’hui, l’option du pont avant suspendu est sollicitée par 99 % de nos clients français », annonce Antoine Brissart, chef produits tracteurs Fendt. Le surcoût (3 500 à 7 000 € selon les marques) de cette option à l’achat du tracteur neuf est quasi intégralement compensé par la plus-value à la revente. Le gain de confort permet aussi de gagner en productivité, quand les secousses sont un frein à l’augmentation de la vitesse d’avancement. En cabine, le conducteur dispose de commandes pour piloter la suspension de pont avant selon deux ou trois modes. Sur toutes les solutions du marché, en mode automatique, la correction d’assiette s’adapte à la charge et repositionne les vérins de suspension de manière à avoir le maximum de course vers le haut comme vers le bas, donc le maximum d’efficacité. Case IH, Landini, McCormick et New Holland proposent trois niveaux de suspension automatique : souple, intermédiaire et dure. Le conducteur adapte le niveau en fonction du support sur lequel il roule, du travail à effectuer et de l’allure. Le second usage est un mode manuel : l’opérateur pilote alors manuellement la position des vérins pour monter ou descendre l’avant du tracteur, pour gagner en garde au sol et passer un obstacle ou pour aider à atteler un outil. Ce mode manuel passe en automatique dès lors que le tracteur dépasse une certaine vitesse (2 à 10 km/h selon les marques), ou dès l’instant qu’il avance chez Fendt. Certains constructeurs proposent un troisième mode, à savoir la suspension verrouillée en permanence, un atout lorsque l’on veut travailler avec précision, notamment avec un chargeur frontal. En plus du mode automatique, certaines marques proposent une gestion intelligente de la suspension, en dévers, dans les virages, ou encore en phase d’accélération ou de freinage.

Des systèmes qui améliorent la stabilité

Pour lutter contre le roulis, Fendt a développé le FSC qui durcit le vérin de suspension de la roue extérieure dans les virages, lui procurant plus de stabilité. Case IH, New Holland, Same et Deutz-Fahr disposent d’une gestion qui, en dévers, durcit le vérin de la roue dans la pente, réduisant le risque de renversement. Ces quatre marques proposent un système anti-cabrage, notamment lorsqu’on lève un outil arrière lourd ou en phase d’accélération en montée, pour une meilleure stabilité. De même, lors d’un freinage un peu sec, les deux vérins se durcissent pour ne pas arriver en butée, évitant de se retrouver la tête dans le pare-brise. Avec sa double triangulation, Same Deutz-Fahr propose un contrôle automatique électronique du blocage de différentiel sur l’essieu avant, baptisé DTC, qui renvoie le couple vers la roue qui a le plus d’accroche. Toujours en termes de traction, les constructeurs débattent sur le gain réel apporté par le pont suspendu comparativement aux applications en grandes cultures. Mais même si les outils de travail du sol sont de faible largeur et les montes de pneu de petite dimension, tout gain d’adhérence, même minime, est utile pour tracter un gros pulvérisateur dans des fortes pentes.

Ludovic Vimond