Le semis direct, une technique venue d'Amérique

Semis direct, semis sur perma-culture, techniques de cultures simplifiées (TCS), autant de vocables derrière lesquels se cachent des approches différentes du semis et de l'agronomie.
Le semis direct sans travail du sol peut poser des problèmes de salissement des terrains, c'est pour cela que la technique s'est vraiment développée à partir des années 1970 avec l'arrivée de la matière active Paraquat que l'on retrouvait dans des herbicides comme le Gramoxone. C'était des désherbants totaux mais qui n'avaient pas d'effet sur les cultures suivantes. On parlait à l'époque de « labour chimique » au moment de l'interculture afin de semer sur sol propre. Le glyphosate est arrivé un peu plus tard et ces techniques ont largement été utilisées sur le continent américain dans le but de ne plus travailler la terre et ainsi éviter l'érosion éolienne ou pluviale des sols. En Argentine, plus de 90 % des surfaces sont semées en semis direct, avec l'emploi de semences résistantes au glyphosate pour le désherbage... En France, moins de 4 % des céréales sont implantées en semis direct, 0,5 % seulement pour le colza ou le maïs.
Pour répondre à cette demande naissante, les constructeurs de semoirs ont dû s'adapter à ces nouvelles techniques et ont proposé toute une panoplie de matériels avec des combinaisons de travail léger ou de simples disques ouvreurs et plombeurs.
Des semoirs qui se ressemblent
Les premières marques arrivées sur le marché du semis direct étaient Semaeto sur le continent américain et Väderstad ou Horsch pour l'Europe. Ce sont des semoirs traînés, souvent de plus de 4 mètres de largeur de travail. Ils sont systématiquement équipés d'une première rangée de disques légèrement inclinés, plus ou moins 10° qui ouvrent un sillon dans lequel est déposée la graine et suit un disque plombeur pour assurer un bon contact sol/graine. Depuis, cette technique du disque ouvreur avec rouleau plombeur a largement été reprise par toutes les marques de semoirs. Chacun propose des angles différents d'ouverture des disques, des roues plombeuses en fonte lisses ou cannelées, voire en caoutchouc, des racleurs pour semer en conditions humides, des forces de pénétration dans les sols qui dépassent parfois les 200 kilogrammes par élément... Certains semoirs, pour plus de polyvalence, sont aussi équipés de disques mulcheurs positionnés à l'avant des éléments semeurs afin de réaliser un travail superficiel, comme pour le Rapid de Väderstad ou l'Avatar de chez Horsch. Mais au fond, leurs modes d'ouverture du sol et de mise en terre de la graine se ressemblent tous.
Sulky a développé une filiale dédiée pour distribuer les semoirs Sky, spécialisés en semis direct. Avec Sky, il réalise plus du quart des ventes de semoirs directs en France. Amazone, Kuhn ou John Deere ne sont pas en reste en proposant une offre adaptée à chaque besoin.
Avec une telle offre de matériels, le choix d'une marque se fera en fonction du type de semis que l'agriculteur voudra réaliser, semis sur sol propre, sur sol légèrement travaillé au moment de l'inter-culture ou sur perma-culture. La marque que distribuera le concessionnaire proche de l'exploitation sera aussi déterminante pour le conseil et le service après-vente.
Roland Saint Thomas