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Désherbage et protection de l’eau

Lutte contre le souchet : déchaumeurs et scalpeurs en démonstration

Afin de protéger le captage prioritaire d’eau potable des Teppes Bon Repos à Saint-Rambert-d’Albon des molécules d’herbicides, des essais de lutte mécanique contre les adventices, notamment le souchet, sont en cours. Fin juillet, six déchaumeurs étaient en démonstration.

Lutte contre le souchet : déchaumeurs et scalpeurs en démonstration
Une trentaine d’agriculteurs ont assisté à la démonstration organisée près de Saint-Rambert-d’Albon le 26 juillet. ©AD26-EB

Entre Saint-Rambert-d’Albon dans le Nord-Drôme et Anjou en Isère, l’aire d’alimentation du captage des Teppes s’étend sur une surface de 1 736 hectares (ha) et six communes, avec une surface agricole utile (SAU) de 1 100 ha cultivés par 73 agriculteurs. Sur ce territoire, chaque goutte d’eau qui tombe peut alimenter le captage d’eau potable. La zone de protection, où la mise en œuvre des actions aura le plus d’impact pour améliorer la qualité de l’eau, couvre une surface de 383 ha sur deux communes (Saint-Rambert-d’Albon en Drôme et Bougé-Chambalud en Isère), dont 211 ha de surface agricole utile avec 25 agriculteurs. Le site est classé « captage  prioritaire » au titre du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). Un programme d’actions est en œuvre depuis 2017 et jusque fin 2022. Objectif : préserver et améliorer la qualité de l’eau en essayant de diminuer l’usage et le transfert des herbicides et des nitrates vers la nappe d’eau souterraine.

Essais de désherbage alternatif 

Depuis le début du programme d’actions, un accompagnement sur la problématique locale forte des plantes invasives, et notamment du souchet (confondu avec le carex), est mis en place en partenariat avec la chambre d’agriculture de la Drôme. En effet, parmi les rares substances actives permettant actuellement de maîtriser cette adventice, le S-métolachlore et la bentazone, deux molécules retrouvées dans l'eau du captage. Ainsi, depuis 2017, des plateformes d’essais de désherbage alternatif sont mises en œuvre avec les agriculteurs du bassin : désherbage chimique alternatif, occultation, intégration d’une luzerne dans la rotation, binage, déchaumage et désherbage électrique avec l’outil électrique Zasso en 2021. À ce jour, l’essai de déchaumage, à savoir trois passages successifs en interculture estivale avec un déchaumeur à dents de type Horsh Terrano, a montré une efficacité certaine, en réduisant de plus de 80 % la population de souchet dans le maïs de cette année.

Le souchet affaibli mais pas éradiqué

Après le témoignage de Julien Massy, jeune agriculteur rambertois qui a fait un essai de cette machine sur une parcelle, Nadège Villard, conseillère à la chambre d’agriculture de la Drôme, explique ce résultat : « On a affaibli le souchet, on l’a retardé mais on ne l’a pas éradiqué. On a tous le vœu pieu d’y arriver, peut-être que l’avenir nous donnera cet espoir. Mais pour l’instant, c’est juste l’espoir de retarder son développement et de laisser la place à la culture principale puisque le souchet n’aime pas la concurrence de la lumière, c’est un premier objectif. Sur des parcelles moins contaminées par le souchet, cette technique utilisée en localisé peut permettre d’éviter une problématique majeure. »

À la vue de ces résultats et afin de poursuivre ce travail, la municipalité rambertoise, la chambre d’agriculture de la Drôme et le syndicat d’eau potable Valloire-Galaure ont organisé, le 26 juillet, une démonstration de différents matériels de déchaumage, outils qui pourraient permettre de répondre aux pressions des adventices locales. Après le mot d’accueil du maire de Saint-Rambert-d’Albon, Gérard Oriol, en présence d’une trentaine d’agriculteurs, tour à tour les déchaumeurs et les scalpeurs ont évolué sur une parcelle de chaume de l’EARL des Trois bouleaux. Ont ainsi été présentés le Terrano 3FX et le Terrano 4FX (Horsch) via les Ets Tranchard, le scalpeur de précision TGA (Treffler, importé par Stecomat) via les Ets Banc, le fissurateur Cybelle 4m (Actisol), l’extirpateur Kvick-Finn (Agrosoil) via les Ets Bernard ainsi que le scalpeur Synkro 3030 (Pöttinger) via Mecagri.

Céline Gaullier, animatrice du syndicat d’eau potable Valloire-Galaure, et Nadège Villard, conseillère à la chambre d'agriculture de la Drôme, ont présenté les résultats de l’évolution de la densité de souchet selon les modalités de déchaumage mises en œuvre.

 

Les matériels en démonstration :

Souchet : sachez repérer pour mieux le détruire

Le souchet comestible (Cyperus esculentus), parfois confondu avec le carex, est une invasive exotique très nuisible et qui, une fois installée, ne peut être éliminée. Ce n'est pas une graminée mais une cypéracée, tout comme le carex, d'où leur grande ressemblance. Pour distinguer le souchet du carex, faites un test simple : prenez une bêche et regardez de près ses racines. Si vous y trouvez des tubercules de quelques mm à 1 cm de diamètre (voir photo ci-dessous) c'est un souchet. En effet, cette invasive se multiplie et se propage par rhizomes et tubercules. Le souchet est malheureusement de plus en plus répandu dans notre département (Nord-Drôme, Chabeuil, Bourg-lès-Valence, Etoile-sur-Rhône, Allan…).

Si vous devez intervenir sur une parcelle contaminée par du souchet, des précautions s'imposent afin d’éviter de le propager dans l'ensemble de la parcelle. Avant de sortir de la parcelle réalisez un nettoyage le plus minutieux possible à la fois du matériel de travail du sol, mais aussi de la terre restée accrochée sur les pneumatiques et autres matériels.

Le souchet :