Moissons : une campagne globalement correcte
Les campagnes blé et orge ont atteint des rendements corrects selon Arvalis, même s’ils ne sont pas à la hauteur des espérances de début de campagne. Le point avec Ophélie Boulanger, ingénieure régionale Rhône-Alpes à Arvalis.

Au printemps, les parcelles d’orge et de blé étaient belles : « nous avions beaucoup de tiges et d’épis », se souvient Ophélie Boulanger, ingénieure régionale Rhône-Alpes à Arvalis. Les mois d’octobre et de novembre, ayant été très chauds et ensoleillés, ont en effet permis globalement une bonne implantation et une bonne levée en Rhône-Alpes à l’exception de la Drôme (lire encadré). Le manque de pluie du début de l’année (janvier – février) n’a que très peu impacté les cultures. « En cette période, les blés sont en repos végétatif et ont très peu de besoin en eau », explique Ophélie Boulanger. Sur le plan sanitaire, la pression maladie a été, cette année encore, « raisonnable ». L’hiver très doux a favorisé la présence de pucerons sur certains secteurs entraînant l’apparition de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) de manière assez diffuse sur l’ensemble de l’ex-région Rhône-Alpes. « Cela a pu engendrer la perte de quelques quintaux », note Ophélie Boulanger. La septoriose a été de son côté assez discrète. « Nous avons relevé quelques attaques de rouille jaune sur certaines variétés sensibles, mais c’est très ponctuel. La rouille brune, toutefois, est apparue tardivement en fin de cycle sur le sud de la région. Elle a été globalement contrôlée par la protection fongicide », poursuit la représentante d’Arvalis. La campagne était donc prometteuse.
Des espoirs pas totalement concrétisés
À l’heure du bilan, les rendements en blé s’affichent dans la moyenne quinquennale (61 q/ha) selon Arvalis-
Institut du végétal et légèrement en deçà pour l’orge. Ils sont très hétérogènes et le remplissage n’a pas toujours été pleinement au rendez-vous.
« Au printemps, la pluie est cruciale pour assurer un bon remplissage et bien valoriser l’azote, souligne l’ingénieure à Arvalis. Cette année, au mois de mai, si nous avons eu globalement des petites pluies régulières, nous n’avons pas enregistré de gros cumuls. Sur certaines de nos stations, comme dans l’Ain ou le Rhône, nous avons noté un manque d’eau. Globalement, trois tours d’eau ont été nécessaires pour remplir le grain dans les graviers de la plaine de Lyon. » Des rendements corrects donc, mais en-dessous des attentes de certains. Sur le plan de la qualité, aux dires d’Ophélie Boulanger, les poids spécifiques (PS) sont « variables. Sur la dernière décade de juin. Le cumul de pluies étaient, en général, de 40 mm voire 75 mm dans l’Ain par exemple. Les pluies avant les récoltes ont tendance à faire baisser les PS. Ils sont de moyens à un peu bas [La moyenne se situe à 76. NDLR] pour cette campagne 2023 ». Du côté des protéines, si les situations sont elles aussi variables, les niveaux sont moyens, voire bons.
Marie-Cécile Seigle-Buyat
Dans la Drôme
À l’échelle de l’ancienne région Rhône-Alpes, les implantations se sont bien passées, la Drôme fait exception à la règle. En effet, si les implantations effectuées précocement se sont bien déroulées, les pluies fréquentes et abondantes qui se sont ensuite abattues sur le département ont perturbé les chantiers. Certains semis dans des parcelles hydromorphes ont été noyés et certaines parcelles, impraticables, ont été semées très tardivement. Les semis tardifs s’en sont correctement sortis grâce aux mois de décembre et janvier qui ont été doux et secs. « À cette période, habituellement, les céréales sont en arrêt végétatif, mais la douceur de l’hiver leur a permis de pousser à l’exception de celles semées sur les parcelles hydromorphes », explique Ophélie Boulanger, ingénieure à Arvalis.