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Une entreprise du Diois qui fête ses dix ans

Nateva met les producteurs en première ligne

A Die, l'entreprise de plantes aromatiques et médicinales Nateva fête ses dix ans d'existence. Elle continue à diversifier son activité tout en préservant ses valeurs éthiques.
Nateva met les producteurs en première ligne

Née à Sainte-Croix en 2005 et installée à Die depuis 2011, l'entreprise de plantes aromatiques et médicinales biologiques Nateva vient de fêter ses dix ans d'existence. Créée par Thierry Bizouard, qui a démarré seul, elle emploie aujourd'hui 35 personnes et se trouve en plein développement. « Je suis natif d'ici. Mon objectif de départ était de vivre et travailler au pays, de développer la culture des plantes et de créer de l'emploi », explique ce dernier. Il ajoute : « J'ai toujours travaillé dans le monde des plantes, c'est quelque chose de passionnant, les relations sont agréables avec les clients comme avec les producteurs. » Aurore Pellissier, responsable commerciale chargée du volet agricole, précise que l'entreprise « essaye de préserver ce climat, dans un secteur très concurrentiel ».

Thierry Bizouard (fondateur de Nateva) et Aurore Pellissier (responsable commerciale).

Nature et valeurs

Nateva a démarré chez Thierry Bizouard, dans un ancien moulinage. Elle a très vite été trop à l'étroit. Mais l'implantation à Die n'a pas été aisée. « Il n'y avait pas de zone d'activité ici. Il a fallu deux ans pour construire ce bâtiment. Nous y sommes arrivés à force d'opiniâtreté », précise le responsable. Les 2 500 m2 de ce bâtiment, intégré dans le paysage et éco-construit, se sont avérés rapidement insuffisants. Le projet d'extension s'est concrétisé par l'achat d'un bâtiment de 1 500 m2 tout proche pour y délocaliser l'herboristerie.
Aujourd'hui, 200 à 250 producteurs et cueilleurs fournissent à Nateva sa matière première, à savoir des plantes fraîches ou sèches vendues en l'état ou transformées, issues pour 60 % de la région Rhône-Alpes, en particulier de la Drôme. « On se bat pour continuer à travailler aussi bien avec de gros producteurs possédant 100 hectares de cultures qu'avec de petits cueilleurs de tilleul, camomille ou mélisse. Ce n'est pas évident à cause des normes de traçabilité. Mais le nom Nateva signifie "nature et valeurs". »

Pharmacie, cosmétique, diététique...

L'entreprise fabrique tout d'abord des extraits de plantes, par macération dans des solvants. Ils sont destinés à des laboratoires diététiques, vétérinaires, cosmétiques et pharmaceutiques. Depuis cette année, certains de ces extraits sont concentrés et transformés en poudre pour le marché de la gélule et du comprimé. Nateva produit également des huiles essentielles et des eaux florales (pour l'aromathérapie et la parfumerie notamment). L'un des trois vases de distillation est sous vide, ce qui permet l'obtention d'actifs difficiles à extraire comme ceux de la fleur de cerisier, de la pivoine et de la violette.
Une autre des activités de Nateva est le pressage à froid pour l'obtention d'huiles végétales spécifiques à destination de la cosmétique principalement (pépin de fraise, akène de framboise, cassis, melon...). Une collaboration s'est mise en place au Népal à partir du noyau d'abricot. « Nous faisons développer la cueillette et la culture sur place pour commercialiser ici les huiles et les actifs végétaux. Une certification FFL (fair for life) est en cours pour ce partenariat », précise le responsable. Elle a déjà été obtenue pour le partenariat engagé il y a cinq ans au Congo, sur une exploitation de géranium bourbon qui fait travailler près de 300 femmes, avec un fonds social ayant permis la construction d'un dispensaire (et prochainement d'une école). Un autre projet se développe en Ouganda avec une centaine de producteurs de palmarosa (aussi appelé géranium des Indes), de lemongrass, d'ylang-ylang... Un alambic construit dans l'entreprise va partir d'ici quinze jours pour la première distillation.
La fabrication de compléments alimentaires, vendus sous la marque des clients et à base de leurs formules, complète la gamme des activités de Nateva. Mais d'autres projets pourraient voir le jour d'ici quelque temps. 
Elisabeth Voreppe

Contact : Nateva, 530 Route de Ponet, 26150 Die, 04 75 21 05 64, contact@nateva.fr

  L'extracteurL'unité de mise en flacon.Le laboratoire

 

Nateva  Un développement significatif

En 2015, Nateva a réalisé un chiffre d'affaires de 5,5 millions d'euros (4,2 M€ l'année précédente).
L'activité se répartit ainsi : 40 % pour les extraits et les huiles essentielles et végétales, 40 % pour la fabrication de compléments alimentaires, 20 % pour l'achat et la vente de matières premières. 350 tonnes de plantes sont vendues ou transformées. Un million de flacons sont commercialisés, ce qui représente entre 600 000 et 800 000 litres. 25 à 30 % de la vente se fait à l'export.
L'entreprise est certifiée Ecocert, elle est dans la démarche qualité 22 716 et BPF (bonnes pratiques de fabrication) dans le domaine pharmaceutique.
Les producteurs font le plus de choses possibles eux-mêmes (séchage des plantes notamment) dans un souci de valoriser leur activité. Le développement régulier de l'activité de Nateva implique un accroissement de la production et de la cueillette.
Certaines plantes sont importées, soit parce que les volumes sont insuffisants en France, soit parce que le prix ne correspond pas à la demande des clients. « Mais on observe un regain d'intérêt pour les plantes françaises. Le logo made in France, synonyme de qualité, devient un argument », souligne Aurore Pellissier. 

 

Un alambic mobile
Pour soutenir les producteurs et les aider à se développer, Nateva a construit, en interne, un alambic mobile. « C'est un outil très demandé, on va en construire d'autres, avec des soudeurs et des chaudronniers qui font partie de l'entreprise. On a fait le choix de tout faire en interne, de mettre en place les outils dont on a besoin », explique Thierry Bizouard. Un atelier est en cours d'installation dans l'objectif de vendre des alambics.