Quand les Bleues entrent en scène

La France est considérée comme l’une des plus fortes nations de football féminin sur le plan mondial, comme le prouve sa quatrième place au classement Fifa, obtenue en 2019. Malgré un palmarès vierge de titre, la France a participé aux quatre derniers championnats d’Europe et est parvenue à se qualifier à trois Coupes du monde (en 2003, 2011, et 2015). La première participation des Bleues au Mondial de foot remonte donc à 2003¹. Cette première sélection est le fruit d’une professionnalisation du foot féminin français qui doit beaucoup à un certain Aimé Jacquet. En effet, c’est sous son impulsion que le football féminin de haut niveau est pris en charge par les équipes de Clairefontaine. Les joueuses de l’équipe de France, mais aussi les jeunes joueuses, profitent désormais de plein droit, au même titre que les garçons, des facilités offertes par les structures de Clairefontaine.
Le parcours des Bleues
Sous la houlette d’Élisabeth Loisel, qui remplace Aimé Mignot après le Championnat d’Europe de 1997, les premiers résultats apparaissent encourageants avec comme point d’orgue la première participation à une Coupe du monde Fifa en 2003. Après avoir écarté l’Angleterre en match de barrage, les Bleues s’imposent d’abord 1-0 à Londres puis confirment à Geoffroy-Guichard (1-0) devant plus de 23 000 spectateurs. Cette affluence est d’autant plus importante que le match était diffusé en direct sur Canal +. Lors de ce Mondial 2003, les Bleues tombent dans un groupe difficile : elles rencontrent successivement la Norvège, la Corée du Sud, puis le Brésil. Avec 4 points, les coéquipières de Stéphanie Mugneret-Béghé terminent troisième du groupe. En 2011, l’équipe de France féminine participe à nouveau au Mondial en Allemagne. Elle se classe quatrième de la compétition, son meilleur résultat jusqu’alors, après notamment une victoire contre l’Angleterre en quart de finale. Quatre ans plus tard, en 2015, les Bleues disputent leur troisième Coupe du monde. Sur les terres canadiennes, elles sont finalement éliminées en quart de finale.
Dans quel groupe, la France évolue-t-elle ?
En 2019, la France a hérité d’un groupe qui semble à sa portée : la Corée du Sud, la Norvège et le Nigeria. Après le tirage au sort, Corinne Diacre, la sélectionneuse des Bleues, avait toutefois fait preuve de prudence en expliquant « qu’il n’y aura rien de facile » en détaillant le pedigree de ses adversaires : « Les Nigérianes sont championnes d’Afrique, même si on les a battues très nettement dernièrement (...) La Norvège a fini première de son groupe de qualifications devant les Pays-Bas, champions d’Europe (...) La Corée du Sud reste sur des résultats probants avec des matchs nuls contre le Japon et la Nouvelle-Zélande ».
Les forces en présence
Mais c’est avec une équipe gonflée à bloc qu’elle va démarrer la compétition. Début mai, Corinne Diacre dévoilait ainsi la liste des 23 joueuses françaises sélectionnées. Chez les gardiennes, Sarah Bouhaddi (Lyon), Solène Durand (Guingamp) et Pauline Peyraud-Magnin (Arsenal) ont été retenues. Du côté de la défense, on retrouve Wendie Renard (Lyon), Griedge Mbock Bathy Nka (Lyon), Aïssatou Tounkara (Atletico Madrid), Julie Debever (Guingamp), Amel Majri (Lyon), ève Perisset (PSG), Marion Torrent (Monptellier) et Sakina Karchaoui (Montpellier). Les milieux Amandine Henry (Lyon), élise Bussaglia (Dijon), Grace Geyoro (PSG), Charlotte Bilbault (Paris FC), Maéva Clémaron (Fleury) et Gaëtane Thiney (Paris FC), ainsi que les attaquantes Eugénie Le Sommer (Lyon), Kadidiatou Diani (PSG), Delphine Cascarino (Lyon), Valérie Gauvin (Montpellier), Viviane Asseyi (Bordeaux) et émelyne Laurent (Guingamp) font également partie de la liste de Corinne Diacre.
Sophie Chatenet
¹ Après plusieurs compétitions organisées sans son aval, la Fifa a décidé lors de la Coupe du monde de football de 1986, au Mexique, de mettre en place une compétition officielle réunissant les meilleures sélections féminines mondiales dans un pays organisateur. Elle a eu lieu en Chine en 1991 et sera disputée tous les quatre ans, les années impaires, un an après la coupe masculine.
De ville en ville / À l’inverse d’une Coupe du monde masculine où les équipes nationales rayonnent depuis un camp de base et rejoignent le stade la veille du match, les 24 sélections qualifiées pour le Mondial 2019 ne sont pas fixées dans un lieu unique. Elles changeront de ville au gré de leurs rencontres et de leur progression dans la compétition. Pour les accueillir, 37 terrains d’entraînement, répartis sur tout le territoire, sont mis à la disposition des équipes et arbitres durant la compétition. C’est plus qu’au Canada, en 2015, où trois équipes se partageaient la même enceinte entre les matchs. Pour respecter le principe d’équité, l’équipe de France ne disposera pas des infrastructures de Clairefontaine. n
La suprématie américaine / L’équipe des États-Unis est la meilleure nation au palmarès de la Coupe du monde féminine. Elle totalise trois titres en 1991, 1999 et 2015 ; une place de finaliste en 2011 et trois fois sur la dernière place du podium. L’équipe d’Allemagne se classe deuxième avec deux victoires en 2003 et 2007, ainsi qu’une place de finaliste en 1995. La Norvège inscrit son nom au palmarès en 1995 et le Japon en 2011.
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