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Questions à

Quelles réponses apporte la DDT face aux mobilisations agricoles ?

Pierre Barbera, directeur général de la direction départementale des territoires de la Drôme (DDT 26).

Quelles réponses apporte la DDT face aux mobilisations agricoles ?
Pierre Barbera, ingénieur des ponts, des eaux et des forêts, est directeur général de DDT de la Drôme, depuis mai 2024. ©ME-AD26

Quelles réponses apporte la DDT face aux mobilisations agricoles ?

Pierre Barbera : « Le rôle de la DDT est de porter la parole gouvernementale. Depuis début 2024, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures importantes par exemple les taxes sur le gasoil ou les aides à l’agriculture biologique et à la viticulture. Nous portons aussi les mesures de simplification, le contrôle unique, mesure importante qu’il va falloir mettre en place. La DDT assurera la coordination de l’ensemble des corps de contrôle. Nous attendons encore des instructions car la méthode va être unifiée au niveau national. Nous avons aussi fait remonter la demande des agriculteurs sur le TO-DE, pour les arboriculteurs en particulier. Le préfet a fait remonter les questionnements de la profession et la nécessité de le pérenniser pour ne pas pénaliser l’agriculture du département. L’ensemble de la profession a été reçue le 6 novembre par le préfet lors d’une réunion plénière pour faire le point sur les mesures gouvernementales et sur d’autres à faire remonter : projets de réserve d’eau, avancement sur le fond hydraulique, la louveterie, le programme action nitrate, le dégrèvement de la taxe sur le foncier non-bâti. D’autres rencontres sont programmées dans les jours à venir sur le loup et la viticulture. »


Des actualités concernant la prédation lupine ? 

P. B. : « Le septième prélèvement a été constaté le 11 novembre. L’année dernière, nous étions à seize sur l’ensemble de l’année. En 2022, nous étions à neuf loups sur l’année et six en 2021. Il y a moins d’attaques : environ moins 30 % et moins 30 % de victimes. C’est une bonne chose. L’objectif de toutes les mesures prises par les agriculteurs, c’est de faire baisser le nombre de victimes. C’est du haut travail fait par les éleveurs, avec les filets, les chiens de protection et la présence des bergers… Quand il y a une attaque, les éleveurs doivent appeler le numéro “appel loup” (04 26 60 81 73) : un répondeur permet de laisser un message et d'indiquer la localisation, le nombre de victimes et le contexte de l’attaque pour que nous les enregistrions et les localisions sur les communes… Tous les jours nous avons des appels. C’est extrêmement important car, derrière, il y a un suivi. Il y a une écoute du répondeur sept jours sur sept. Chaque année, nous créons une carte avec les zones de prédation, le cercle zéro, un, deux et trois. Cette carte, elle ouvre droit à des aides. Nous devons la mettre à jour pour voir si des communes du cercle deux passent en cercle un. La pire des choses, c’est d’avoir peu d’appels et d’être obligés de déclasser des zones. Après réception des appels, nous proposons l’intervention de la louveterie. Si nous sommes prévenus le matin, nous pouvons intervenir dès le soir. Depuis le mois de juillet, nous avons sectorisé l’intervention des louvetiers en six secteurs. »


Propos recueillis par Morgane Eymin

Le rôle de la DDT

La DDT regroupe 145 agents qui travaillent dans différents domaines tels que l’urbanisme, le logement, l'environnement, l'éducation routière et l'agriculture. Ce dernier service rassemble environ 25 personnes et quelques contractuels. Les dossiers d’instruction des aides Pac représentent le gros de l’activité de la DDT. Le service comptabilise près de 4 000 demandes d’agriculteurs chaque année. « Nous sommes arrivés à un beau score cette année pour le paiement des avances », rapporte Pierre Barbera. En effet, la DDT a envoyé les avances à 92 % des dossiers éligibles entre le 16 et le 30 octobre. Un montant de 34 millions d’euros a ainsi été distribué aux agriculteurs : un véritable « bol d’air dans cette conjoncture », estime le directeur de la DDT. En ce moment, l’instruction des mesures agro-environnementales et des soldes des aides Pac, qui doivent être payées au 15 décembre, occupent les agents du service agriculture. Pierre Barbera rappelle aussi que l’instruction des aides exceptionnelles dites de « crise », allouées notamment à l’agriculture biologique et à la viticulture cette année, s’est aussi faite à la DDT. Les agriculteurs concernés ont touché des aides d’un montant total de près de neuf millions d’euros. Concernant la gestion qualitative et quantitative de l’eau, et particulièrement l’utilisation des produits phytosanitaires, c’est le service environnement qui gère le suivi.