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Réforme des collèges

Tous les élèves à la même enseigne

Entre la réforme des collèges et l’annonce des modifications relatives à l’attribution des bourses pour les étudiants de l’enseignement agricole, quelques nouveautés s’annoncent à la rentrée 2015.
Tous les élèves à la même enseigne

Les mesures qui entreront en vigueur à la prochaine rentrée scolaire tendent à rapprocher le système « général » qui dépend du ministère de l'Éducation nationale et celui de l'enseignement agricole, porté par le ministère de l'Agriculture. La réforme des collèges, défendue par la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, semble en partie inspirée des pratiques de l'enseignement agricole, tandis que les nouvelles conditions d'attribution des bourses aux étudiants agricoles seront désormais calquées sur le système des étudiants boursiers de l'Éducation nationale. Prendre le meilleur de chacun des régimes pour améliorer le fonctionnement des deux. Telle est l'ambition qui transparaît, mais l'accueil de la part des établissements et élèves tant du secteur agricole que du généraliste, est mitigé.

Une réforme inspirée de l'enseignement agricole

Le décret et l'arrêté relatifs à « l'organisation des enseignements dans les classes de collège », publiés au Journal officiel du 20 mai 2015, seront applicables dès la rentrée des classes de septembre 2015. La réforme entérinée qui vise, selon le ministère de l'Éducation nationale, à permettre de « mieux apprendre pour mieux réussir » s'appliquera également aux élèves d'établissements publics et privés de l'enseignement agricole. En plus d'un « socle commun de compétences », les élèves recevront des « enseignements complémentaires ». La réforme met l'accent sur l'accompagnement personnalisé, les enseignements pratiques interdisciplinaires et donne une autonomie aux établissements qui bénéficieront désormais d'une dotation horaire qu'ils pourront aménager en fonction des besoins qu'ils auront eux-mêmes identifiés.
Dans les mois qui ont précédé la publication de la réforme, Najat Vallaud-Belkacem a rencontré les élèves et enseignants des établissements agricoles, au Salon de l'agriculture notamment. Réceptive à leurs remarques, elle se serait en partie inspirée de leur système. Pour Philippe Poussin, secrétaire général du Cneap, réseau d'établissements d'enseignement agricole privés, cette réforme est « intéressante et plutôt positive » dans le sens où elle généralise à l'Éducation nationale ce qui fonctionne dans l'enseignement agricole. « Les grands axes de la réforme des collèges sont déjà appliqués dans les établissements scolaires agricoles ». Et, pour Philippe Poussin, ils ont fait leurs preuves. Grâce à cette organisation du travail (accompagnement personnalisé et une part du temps d'enseignement organisée librement par l'établissement), « on a aidé beaucoup d'élèves en difficulté », explique t'-il . De fait, pour la rentrée 2015, « ça ne changera pas grand-chose pour les collèges agricoles », « Ce que l'on regrette, c'est que la réforme ne soit pas allée plus loin sur l'organisation du temps de travail des enseignants ». Il aurait fallu, selon Philippe Poussin, annualiser le temps des enseignants passé « hors salle de classe » et permettre ainsi aux professeurs d'être présents dans l'établissement même en dehors des heures de classe. Un moyen de se rendre disponible pour les élèves lorsqu'ils en ont vraiment besoin. En période de stage, les enseignants pourraient au contraire limiter leur présence. 

 

Attribution des bourses
Le ministre de l’Agriculture a annoncé le 20 mai une « amélioration des conditions d’attribution des bourses » dans l’enseignement agricole. À compter de la rentrée 2015, comme pour les élèves de l’Éducation nationale, c’est le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) qui aura en charge la gestion des bourses étudiantes relevant de l’enseignement supérieur agricole. En choisissant le même intervenant, le ministre de l’Agriculture aligne le régime agricole sur le système général : une décision qui intervient suite à la sollicitation de députés et sénateurs qui l’ont interrogé à plusieurs reprises sur la problématique de la différence de traitement entre les élèves. Les étudiants des lycées agricoles touchaient jusqu’à présent leur bourse sur un rythme trimestriel et celle-ci était directement gérée par les établissements scolaires. Chez les boursiers de l’Éducation nationale, le versement est mensuel et adressé à l’étudiant. Avec l’annonce de Stéphane Le Foll, le 20 mai, de la nomination du Cnous pour gérer les bourses des étudiants des lycées agricoles, les différences de traitement prennent fin.