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BILAN CLIMATIQUE

Un mois de novembre à nouveau doux et très sec

Le mois de novembre a été à nouveau particulièrement doux et, surtout, très sec sur l’ensemble du territoire. Des records d’ensoleillement ont été battus un peu partout dans le pays, avant un coup de froid en toute fin de mois.

Un mois de novembre à nouveau doux et très sec
Novembre a été doux, voire chaud, et surtout très sec, à la faveur d’un ensoleillement très généreux et d’un flux de Sud. Heureusement, le froid revient en fin de mois. (Crédit : SD)

Octobre ne fut qu’une brève accalmie dans une longue série de seize mois consécutifs de grande douceur. Le mois de novembre renoue avec des températures élevées pour la saison. Selon le ministère de l’Agriculture, dans sa note mensuelle de climatologie publiée le 9 décembre, il a fait en moyenne 10,8 °C en France métropolitaine en novembre, soit + 1,9 °C par rapport à la normale (période de référence 1981-2010). Cet excédent a été général pour l’ensemble du territoire et a surtout été marqué lors des deux premières décades. Il a même atteint + 3,2 °C dans le Limousin, indique la Chaine Météo dans son bilan climatique mensuel le 30 novembre.

Celle-ci fait également état d’un ciel très dégagé et peu nuageux en novembre, qui s’est traduit par un ensoleillement moyen de + 51 % sur le pays, avec des records dans de nombreuses villes, dont Metz à + 135 %. Un net refroidissement est survenu en toute fin de mois, où les températures ont chuté brutalement pour atteindre jusqu’à – 10 °C dans le Nord Est. Mais cela n’a pas suffi à rétablir l’équilibre sur le mois.

En manque d’eau

Les précipitations ont été en très net déficit de 65 % en novembre, atteignant même – 76 % dans le Centre-Est et – 71 % dans le Nord-Est. Une situation qui a fait plonger le niveau cumulé des pluies depuis le 1er septembre, qui affiche un recul moyen de 17 % par rapport à la normale (- 17 % dans le Centre-Est ; - 28 % dans le Nord-Est). Résultat : « L’indice d’humidité des sols au 1er novembre 2020 est déficitaire sur l’ensemble du territoire excepté en Bretagne et localement dans le Sud-Ouest et le Roussillon », indique Agreste.

Trois événements climatiques ont marqué le mois de novembre. D’abord, les températures exceptionnellement élevées des 1er et 2 novembre, qui ont dépassé les 29 °C dans le Sud-Ouest et même les 25 °C en Haute-Savoie, où l’on a relevé 25,7 °C à Contamine-sur-Arve le 2, rapporte la Chaine Météo. Les 7 et 8 novembre, une dégradation orageuse dans le Sud-Est s’est traduite par de très fortes précipitations. Enfin, le 30 novembre, le froid a fait son retour, accompagné des premières pluies verglassantes de la saison.

Exceptionnellement doux et sec en Aura

En région Auvergne-Rhône-Alpes, la température moyenne de novembre a affiché un écart très élevé de + 2,6 °C par rapport aux normales de saison. « Ce sont surtout les maximales qui se sont révélées particulièrement douces, avec un excès de 3,4 °C, qui a même atteint les 4 °C dans l'Ouest de l'Auvergne », indique Météo France dans son résumé mensuel régional le 7 décembre. Dès le 2, le ton était donné : « Des records de température maximale pour un mois de novembre sont ainsi battus dans de très nombreuses stations des deux Savoie, que ce soit en altitude (23 °C à Chamonix, 23,5 °C à Bourg-St-Maurice), ou dans les vallées (23,5 °C à Annecy, 22,5 °C à Albertville). » Sans compter les 25,7 °C relevés à Contamine-sur-Arve. Novembre 2020 est ainsi le huitième mois de novembre plus chaud que la normale de la décennie, confirme Météo France. Les pluies se sont révélées très faibles en Aura, avec un très gros déficit de 71 % sur l’ensemble de la région. « Dans l'Ouest du Rhône, le Sud de la Loire, le Nord Auvergne et les massifs intérieurs de la Savoie, le déficit a même dépassé les 80 % », détaille l’organisme de météorologie.

Grande douceur et peu de pluie en BFC

En région Bourgogne-Franche-Comté, les températures moyennes ont dépassé les normales de saison de 2,4 °C à l’échelle de la région. La grande douceur est particulièrement marquée sur la première quinzaine de novembre, tant au niveau des minimales que des maximales. « Mâcon, Besançon et Luxeuil (Haute-Saône) enregistrent des records de douceur sur ces 15 premiers jours », indique Météo France dans son résumé mensuel régional le 5 décembre. Un net rafraichissement se produit à partir du 21 novembre et les gelées s’étendent. « Le 21, […] le thermomètre ne dépasse pas 0,8 °C à Lons-le-Saunier l'après-midi au plus doux de la journée et 1,8 °C à Varennes-Saint-Sauveur (Saône-et-Loire) », explique Météo France. Le mois se termine dans le froid, mais s’inscrit dans les annales des dix mois de novembre les plus chauds depuis 1947 et des plus secs aussi. Le déficit pluviométrique moyen atteint en effet 70 % en BFC. « Il pleut seulement 4 jours à Sancey-le-Grand (Doux), Mâcon et Saint-Julien (Jura). La journée la plus arrosée est le 15, avec des cumuls généralement entre 5 et 15 mm, jusqu'à 30 mm sur le Jura (29 mm à Champagnole) », détaille l’organisme météo national. La neige marque son retour en montagne les 19 et 20. 

Sébastien Duperay

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Crédit : Météo France

TENDANCES / Novembre 2020, le plus chaud jamais enregistré dans le monde

Novembre 2020 a été le mois de novembre le plus chaud jamais enregistré dans le monde, rapprochant encore un peu plus l'année 2020 du record de 2016, explique Copernicus (service européen sur le changement climatique) dans son bilan climatique mensuel publié le 7 décembre. Au niveau mondial, rapporte l'AFP, la température mensuelle a nettement dépassé (de 0,13 °C) le précédent record détenu à égalité par novembre 2016 et novembre 2019, pour s'établir à + 0,77 °C au-dessus de la température moyenne de la période 1981-2010. Alors que les années 2015 à 2020 sont les six les plus chaudes jamais enregistrées, ce chiffre rapproche dangereusement la planète du premier plafond de l'Accord de Paris, qui fête ses cinq ans cette semaine. « Ces records sont en ligne avec la tendance à long terme du réchauffement de la planète », a commenté Carlo Buontempo, directeur de Copernicus, appelant les dirigeants à « voir ces records comme des sonnettes d'alarme et à chercher les meilleures façons de respecter les engagements de l'accord de Paris ». La période de douze mois allant de décembre 2019 à novembre 2020, indique Copernicus, se situe à 1,28 °C au-dessus des températures de l'ère pré-industrielle.