Accès au contenu
Agrométéo

Un mois de septembre chaud et ensoleillé

Premier mois de l’automne, septembre a offert de nombreux contrastes météorologiques dans l’Hexagone. Au programme : des températures élevées pour la saison et un ensoleillement global généreux malgré des précipitations souvent importantes en Méditerranée. 

Un mois de septembre chaud et ensoleillé
D’après Agreste, la température du mois de septembre s’est établie à 19,5 °C en France métropolitaine, un niveau supérieur de 1,9 °C à la normale. © SD

Comme un air d’été indien avant l’heure ! Tel est le bilan que l’on pourrait dresser de ce mois de septembre 2021. D’après les données fournies par Agreste, l’outil statistique du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, la température du mois de septembre s’est établie à 19,5 °C en France métropolitaine, un niveau supérieur de 1,9 °C à la normale. L’excédent s’est concentré sur les deux premières décades de septembre après un printemps et un été légèrement plus frais que la normale. D’après le dernier bulletin de la Chaîne météo, les régions du Centre et du Sud-Ouest en ont majoritairement profité avec un excédent supérieur à 2,5°C grâce notamment à un air doux remonté d’Afrique du Nord et de Méditerranée. Le mois de septembre 2021 s’inscrit dans la continuité des trois années précédentes qui avaient également connu des mois de septembre chauds. Ce dernier cru présente les températures les plus élevées après les mois de septembre 2006 et 2016.

Une pluviométrie déficitaire malgré des orages locaux

Généreux sur la moitié Nord, avec notamment un excédent de 35 % du côté de Nancy (Lorraine), l’ensoleillement s’est révélé déficitaire au niveau des Pyrénées, de l’ordre de 18 % par exemple pour la ville de Pau (Pyrénées-Atlantique). Côté pluviométrie, le mois de septembre s’est globalement révélé déficitaire de 19 %, d’après Agreste. Cela s’inscrit dans une tendance observable depuis le mois de mars, avec des cumuls déficitaires de 4 % notamment en Corse, le long de la Méditerranée, des Pyrénées et de l’Atlantique. Sur cette période, les sols sont restés secs dans le Sud-Est, les Pays-de-la-Loire et une partie du Nord-Est. Ils sont apparus plus humides en Bretagne et autour d’une ligne reliant Toulouse à Paris. Sur le mois de septembre, on peut également noter  d’importantes disparités sur l’ensemble du territoire français. Il a par exemple très peu plu en Corse et dans une moindre mesure dans le Nord-Est et l’Ouest. En revanche, les pluies ont été particulièrement marquées des Pyrénées à l’Île-de-France, notamment dans le Centre-Val-de-Loire et en Auvergne. Ce mois de septembre a par ailleurs été marqué par plusieurs événements violents au niveau local. Citons d’abord l’orage diluvien survenu à Agen (Lot-et-Garonne) le 8, avec plus de 100 mm d’eau qui se sont abattus en moins de deux heures entraînant des ruissellements importants et des inondations. Le 9 septembre, c’est Lauragel dans l’Aude qui a eu droit à de fortes pluies ayant engendré inondations et coulées de boue. Le 14, Bernis (Gard) a vu s’abattre en quelques heures plus de 200 mm d’eau ce qui a causé l’inondation de l’autoroute A9 avec de nombreux automobilistes piégés par la montée rapide des eaux, heureusement sans faire de victimes. Notons enfin que dans le massif des Alpes, les premières neiges ont fait leur apparition le 26 septembre dernier du côté de Val Thorens (Savoie).

Doux et modérément pluvieux en Aura

En région Auvergne-Rhône-Alpes, contrairement à une grande partie de l’été, septembre est apparu bien doux d’après les données fournies par Météo France. En effet, la température moyenne agrégée sur la région a atteint 16,4°C, soit 2,1°C au-dessus de la normale. Cela situe ce mois de septembre 2021 au sixième rang des mois de septembre les plus chauds depuis 1971. Hormis le 1er, du 19 au 21 et le 30, la température moyenne quotidienne régionale est demeurée supérieure à la norme, avec quelques pics de chaleur notamment les 8 et 14 avec 20,1°C. Du côté des précipitations, le quota a été atteint avec 105 mm malgré de grandes disparités. Une grande partie de l’Auvergne ainsi que le Nord de la Loire et du Rhône ont été fortement arrosés avec un excédent qui a atteint jusqu’à 182 % par endroits. Ailleurs, l’heure était plutôt au déficit, jusqu’à plus de 60 % ponctuellement. L’ensoleillement est resté proche de la norme à plus ou moins 5 % près. Néanmoins, on a pu distinguer du Beaujolais au Nord de la Haute-Savoie un surplus de 15 % et sur les Baronnies (Drôme) un manque de 10 %. Le vent est resté assez discret, ne dépassant que rarement les 75 km/h excepté en montagne où 122 km/h ont été enregistrés sur l’aiguille du Midi (Haute-Savoie).

Chaleur et pluviométrie contrastée en BFC

Après un mois d’août peu arrosé, septembre 2021 a enregistré un déficit moyen sur la région Bourgogne-Franche-Comté, de l’ordre de 11 % mais avec de forts écarts d’après les données de Météo France. L’Yonne, la Nièvre et la Saône-et-Loire se sont révélées, sur leur partie Ouest, très fortement excédentaires (parfois au-delà de 100 %). De fortes précipitations ont en effet touché le centre du pays et effleuré la région le 9, le 14 et entre les 18 et 20 donnant localement entre Nevers (Nièvre) et Mâcon (Saône-et-Loire) des journées à plus de 30 litres d’eau / m2. Les pluies de ce mois ont pour l’essentiel été d’origine orageuse, d’où leurs fortes disparités. Malgré tout, le nombre de jours de précipitations est  apparu conforme à la normale. Côté Franche-Comté, certains secteurs ont par endroits atteint un déficit de précipitations de 60 %. Sur l’ensemble de la région, les températures moyennes sont apparues supérieures aux normales de plus de 2°C grâce notamment à des maximales qui sont restées élevées lors des deux premières décades malgré un sensible refroidissement en fin de mois. L’ensoleillement s’est révélé plutôt bon pour ce mois avec trente à quarante heures de soleil en plus que la normale. 

Pierre Garcia

PRAIRIES :  une pousse d’herbe importante pendant l’été

Au 20 septembre 2021 d’après Agreste, la pousse cumulée des prairies permanentes a été supérieure de 13 % à celle observée sur la période 1989-2018 au niveau national. La production cumulée a même dépassé la pousse annuelle de référence (102 %), alors qu’à cette période de l’année seulement 91 % de la pousse annuelle est normalement atteinte. Les pluies fréquentes et l’absence de fortes chaleurs peuvent expliquer ces bons niveaux. Sur les trois derniers mois, la pousse de l’herbe a représenté 39 % de la pousse annuelle de référence contre 26 % en moyenne. La pousse cumulée est apparue normale en Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire mais excédentaire dans les autres régions. Au nord d’une ligne reliant la Bretagne aux Alpes, elle a déjà dépassé le niveau attendu en fin d’année, en particulier dans les Hauts-de-France et le Grand-Est. La pousse a été excédentaire (indice Isop supérieur à 110) dans 80 % des régions fourragères, notamment au Sud de la Garonne. Dans plus de la moitié des régions fourragères, la pousse cumulée au 20 septembre a dépassé le niveau moyen attendu en fin d’année.  
P.G.

NAPPES : des situations contrastées en fonction notamment de la pluviométrie


Après un printemps et un début d’été 2021 très atypiques, avec des épisodes de recharge exceptionnels, la vidange avait bien repris en août. En septembre, les tendances sont apparues plus contrastées selon la pluviométrie et la réactivité des nappes, estime le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). En septembre, la vidange s’est poursuivie sur une grande partie du territoire, avec des niveaux globalement en baisse. Les niveaux sont apparus en hausse ou stables sur les secteurs arrosés abritant des nappes réactives : le Sud de la France et les calcaires du Berry. A l’heure de dresser le bilan, la situation au mois de septembre apparaît globalement très satisfaisante, avec des niveaux au-dessus des moyennes mensuelles. Elle l’est moins sur les nappes des alluvions de l’Adour et du Gave de Pau, certaines nappes profondes du couloir Rhône-Saône et réactives du pourtour méditerranéen et de Corse avec des niveaux modérément bas à très bas.  En octobre, la période de recharge pourrait débuter sur les secteurs arrosés abritant des nappes réactives et la situation devrait alors s’améliorer progressivement. Concernant les nappes inertielles, les tendances devraient rester orientées à la baisse ou se stabiliser et la situation ne devrait évoluer que modérément dans les prochaines semaines. 
Pierre Garcia