Un nouveau président pour les IGP viticoles drômoises
Alexandre Defrance est le nouveau président de la fédération drômoise des IGP viticoles - ODG Drôme.

Alexandre Defrance, quel a été votre parcours professionnel ?
Alexandre Defrance : « Après un bac pro au lycée viticole d'Orange puis un BTS viticulture-œnologie à Belleville, dans le Beaujolais, je me suis installé en 2011, avec mon père et mon frère sur le domaine familial - l'EARL le Péché - situé à Châteauneuf-sur-Isère. Aujourd'hui, j'exploite avec mon frère, Pierre-Henri, car notre père a pris sa retraite. Notre exploitation regroupe 17 hectares de vignes (10 ha en AOP Crozes-Hermitage et 7 ha en IGP Collines rhodaniennes) ainsi que 5 ha d'arboriculture (cerisiers, pêchers, abricotiers, pruniers). Les fruits sont vendus en direct tandis que la vendange est entièrement apportée à la cave Clairmont dont je suis vice-président. J'ajoute que je suis également président du syndicat des vignerons des Collines rhodaniennes, que j'ai 37 ans et suis papa de deux petites filles. »
Que souhaitez-vous mettre en avant en tant que nouveau président de la fédération drômoise des IGP viticoles ?
A.D. : « Adelin Marchaud, mon prédécesseur, a souhaité arrêter son mandat, estimant préférable que la présidence de la fédération soit désormais assumée par un représentant d'une IGP dynamique. C'est ainsi que j'ai pris le relais, fort d'une expérience d'administrateur de cave coopérative, ce qui me semble être un atout pour exercer cette nouvelle présidence. Défendre et promouvoir sont les priorités de notre ODG. Pour cela, il est important d'amplifier la notoriété de nos vins par des actions de communication. C'est d'ailleurs ce que nous avons lancé sur l'IGP Collines rhodaniennes en travaillant, depuis deux mois, avec une agence de communication. Sur les trois-cents opérateurs que compte cette IGP, douze ont été tirés au sort afin de participer au tournage de vidéos sur des thèmes très variés (travail de la vigne, mise en bouteilles…), vidéos destinées principalement aux réseaux sociaux. Je souhaite aussi rassembler le plus de vignerons possibles, donc si certains veulent rejoindre notre fédération, ils et elles sont bienvenus. »
Comment expliquer la réussite de l'IGP Collines rhodaniennes* ?
A.D. : « Cette IGP se porte bien car la plupart des vignerons exploite d'autres vignobles en appellation. Les vins IGP sont ainsi produits comme des vins AOP, ils sont donc ultra-qualitatifs. De plus, les crus du nord de la vallée du Rhône apporte de la notoriété aux vins des Collines rhodaniennes. L'IGP nous a permis d'élargir les cépages avec du chardonnay, du viognier, du pinot du sauvignon pour faire des vins très différents. Les deux gammes de vins - AOP et IGP - se complètent bien avec une offre de prix assez large et soutenue. »
Propos recueillis par Christophe Ledoux
* L'aire de l'IGP Collines rhodaniennes s'étend sur des cantons de la Drôme, l'Ardèche, le Rhône, la Loire et l'Isère.
Campagne 2022-2023 (millésime 2022)
- Opérateurs actifs : 199.
- Lots déclarés toutes IGP confondues : 793.
- Volume total revendiqué : 139 589 hectolitres, dont :
- IGP Collines rhodaniennes : 32 152 hl ;
- IGP Coteaux des Baronnies : 14 635 hl ;
- IGP Drôme : 28 581 hl ;
- IGP Méditerranée : 63 515 hl.
Conjoncture viticole Sud-Drôme : l'analyse d'Adelin Marchaud
« Tous les volumes IGP Méditerranée produits sur la zone Provence s'en sortent plutôt bien, autour de 90 euros l'hectolitre, précise Adelin Marchaud, ex-président de la fédération drômoises des IGP viticoles. En revanche, ceux produits en périphérie des vins de Côtes-du-Rhône génériques sont moins bien valorisés, en dessous de 80 euros l'hectolitre. C'est dommage car, de façon globale, les sorties d'IGP Méditerranée ne reculent que de 1 %, elles sont donc assez stables. » L'ancien président de la fédération drômoise des IGP viticoles ajoute : « Quand les opérateurs n'arrivent pas à obtenir des prix corrects en vins de Côtes-du-Rhône, peu sont enclins à vendre nos vins IGP à des prix similaires, et ce malgré la demande qui ne faiblit pas. C'est un constat d'échec, on n'a pas su se différencier suffisamment », confie Adelin Marchaud.
Propos recueillis par C. L.