Vingt ans de saveurs pour Provence Alpes
Créée en 2001, la société Provence Alpes, basée à Saulce-sur-Rhône, fête cette années ses vingt ans. Au fil du temps, l’entreprise de Claude Diémoz s’est spécialisée dans l’élaboration de sauces et d’aides culinaires.

2001-2021, vingt années durant lesquelles Claude Diémoz a fait de la société Provence Alpes SARL une référence en matière de création de recettes de sauces et d’aides culinaires. Avant de se diriger vers l’agroalimentaire, le gérant a d’abord touché la terre. Agriculteur à La Garde-Adhémar, sur l’exploitation familiale, il a participé au lancement de la culture des plantes à parfum, aromatiques et médicinales dans la Drôme. Certain des débouchés à venir, Claude Diémoz a d’ailleurs œuvré, au niveau national, à la création de l’Iteipmai (institut technique interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales, aromatiques et industrielles). « J’en ai été vice-président pendant vingt ans », souligne-t-il.
En 1992, l’agriculteur a créé la société Gel’Pam, devenue aujourd’hui Ardo, dont l’activité principale est la surgélation de plantes aromatiques cultivées dans la Drôme. Neuf ans plus tard, Claude Diémoz s’est lancé un nouveau défi, avec la création de Provence Alpes, d’abord tournée vers la fabrication et le conditionnement d’herbes aromatiques en huile. « Le marché s’est retrouvé très vite saturé. Nous avons donc cherché une autre voie, en nous dirigeant vers les créations de sauces sur-mesure », signale Claude Diémoz.
Grâce à son expérience, la société saulçoise gère l’élaboration et la confection de sauces sur mesure, jusqu’à la mise en conditionnement et l’étiquetage.
Des sauces sur-mesure
Pari gagnant, puisque vingt ans plus tard, les débouchés sont nombreux : « Nous travaillons pour les grandes chaînes de restaurants, comme les enseignes Ninkasi, Côté Sushi ou encore des restaurants italiens ou africains. Les personnes qui proposent de nouveaux concepts souhaitent se démarquer, et cela passe notamment par des sauces sur-mesure que nous leur confectionnons en fonction de leurs attentes », explique Claude Diémoz. L’entreprise assure même le suivi des échantillons au niveau réglementaire, microbiologique et de faisabilité industrielle.
Fort de son expérience et de sa réactivité, Provence Alpes se démarque d’ailleurs face aux grands groupes agroalimentaires. « Il existe quatre ou cinq faiseurs de sauces en France, poursuit-il. Nous avons trouvé notre voie et notre entreprise commence à être connue comme le petit fabricant qui peut répondre à toutes les attentes de ses clients ». En bio (certification Ecocert depuis 2007) ou en conventionnel, la société agroalimentaire s’appuie sur plusieurs centaines de références.
30 % de vente à l’export
Les produits sont réalisés à partir de matières premières surgelées et rigoureusement sélectionnées, issues de la Drôme (pour les plantes aromatiques) et plus largement du territoire national. Certains produits comme les légumes ou l’ail, dont la disponibilité doit être annuelle, proviennent toutefois de Belgique ou d’Espagne. « Nous manquons cruellement d’outils de première transformation en France, voire même de productions maraîchères, stipule Claude Diémoz. Par exemple, nous nous approvisionnons uniquement en ail transformé espagnol car nous ne disposons pas, sur notre territoire, d’outils nécessaires à la transformation », ajoute-t-il.
Par ailleurs, depuis sa création, Provence Alpes commercialise ses produits sous ses marques et aux marques distributeurs, tant au niveau national qu’à l’international. « Le marché à l’export représente 20 à 30 % et concerne en majorité l’Allemagne, la Suisse ou encore la Norvège ».
Avec quatre lignes de production polyvalentes - la dernière a été installée au cours de l’année 2020 dans l’objectif de doubler la capacité de production de l’usine -, les employés de Provence Alpes peuvent jongler entre des conditionnements de toute taille, en verre ou en plastique. « Notre objectif est de doubler notre chiffre d’affaires au vu de l’investissement de 700 000 € réalisé sur les deux dernières années. De plus, nous souhaitons réaffirmer notre position, en restant spécialisé sur la création de sauces sur-mesure », conclut Claude Diémoz. Alors que la crise de la Covid-19 a ralenti l’activité de la restauration hors domicile, la demande semble être toujours au rendez-vous pour Provence Alpes. Le signe d’un savoir-faire reconnu.
Amandine Priolet
Claude Diémoz : « La Drôme a vocation à aller vers des cultures spécialisées »

Comment décririez-vous l’agriculture drômoise d’aujourd’hui ?
Claude Diémoz : « L’agriculture a beaucoup évolué en termes de surfaces d’exploitation. Je regrette qu’on ait trop voulu copier les grandes régions agricoles, comme la Beauce, avec de grandes cavaleries. A mon sens, la Drôme a plutôt vocation à aller vers des cultures spécialisées, vers la transformation. »
Justement, pensez-vous que la transformation soit l’avenir de l’agriculture ?
C. D. : « Beaucoup de producteurs biologiques commencent à transformer sur leurs exploitations, et je pense qu’il faut encourager ce genre de démarches. Il faut aider les agriculteurs en ce sens, les inviter à se regrouper pour monter une unité de lavage, une unité de première transformation, etc. »
A quel type d’aide faites-vous allusion ?
C. D. : « Pour encourager les agriculteurs à transformer leurs produits, que ce soit en agriculture biologique ou conventionnelle, la mise en place d’une politique d’aide serait intéressante. Cela pourrait provenir de la Région ou du Département avec la création d’une cellule de réflexion ».
Propos recueillis par Amandine Priolet
Repères
Chiffres clés
Date de création : 2001.
Effectif : 20 personnes.
Usine : 4 lignes de production.
Chiffre d’affaires : 2 millions d’euros.
Marque personnelle : La cuisine de Manon.